Plus que la teneur en cuivre d'un sol, c’est la biodisponibilité qui compte

Sur vigne, malgré des teneurs en cuivre  dans les sols viticoles parfois élevées,  les cas avérés de toxicité sont peu nombreux. Photo : Arcachonphoto

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On parle beaucoup de la teneur en cuivre des sols viticoles et de son incidence sur la vigne et la vie du sol. Or, ce n’est pas la seule concentration en cuivre totale d’un sol qui compte, c’est sa biodisponibilité. Explications.

La teneur en cuivre d’un sol viticole tourne autour de 14 mg/kg en moyenne en France. Mais derrière se cachent de grandes disparités, avec des teneurs maximales enregistrées parfois très élevées (plus de 100 mg/kg) sur les sols avec un historique cuivre important. Ces teneurs n’ont cependant qu’une valeur « relative », puisque la toxicité du cuivre vis-à-vis de la vigne comme de la faune du sol, dépend de sa « biodisponibilité ». Ce n’est pas la seule concentration en cuivre totale d’un sol qui compte, c’est sa biodisponibilité.

Qu’est-ce que la biodisponibilité ? Dans un sol, il se produit de multiples interactions entre le cuivre et les constituants du sol (argiles, matières organiques). De ce fait, seule une petite fraction du cuivre total est « disponible », c’est-à-dire susceptible de passer en solution. Plus le pH est élevé par exemple, moins le cuivre est disponible. Le cuivre a une forte affinité pour la matière organique et dans une moindre mesure pour l’argile. Les sols à forte teneur en argile auront donc tendance à davantage stocker le cuivre.

Une zone « bio-influencée » au niveau de la rhizosphère

Et ensuite cette fraction de cuivre disponible, est plus ou moins « biodisponible », pour les différents organismes vivants présents dans le sol (racines de vigne, racines des plantes de l’enherbement), vers de terre, microfaune du sol,etc.). Elle doit franchir la membrane de ces organismes, ce qui peut se faire de façon active ou passive. « La biodisponibilité dépend de l’organisme considéré et de ses capacités d’absorption… et de ses capacités à modifier la disponibilité dans son environnement », explique Philippe Hinsinger de l’Inra de Montpellier. En effet, certaines racines de plantes par exemple sont capables de modifier en excrétant des exsudats les caractéristiques du sol autour des racines. Cette zone « bio-influencée » au niveau de la rhizosphère a un impact important.

Les travaux menés sur blé dur sur sols fortement contaminés en cuivre montrent notamment que la concentration du cuivre diminue fortement dans la rhizosphère du blé dur du fait d’une forte alcalinisation par les racines

Sur vigne, malgré des teneurs en cuivre dans les sols viticoles parfois élevées, les cas avérés de toxicité en vigne sont peu nombreux. La vigne contournerait le problème cuivre par une stratégie d’évitement : les racines coloniseraient rapidement le sous-sol peu contaminé ou les racines diminueraient la disponibilité de cuivre dans leur rhizosphère.

Réhomologation
4 kg par hectare et par an en moyenne sur sept ans

Les autorités européennes ont renouvelé le 27 novembre l’homologation communautaire du cuivre pour une durée de sept ans, dans des conditions plus restrictives. Les quantités utilisables ne devront pas dépasser 28 kg/ha sur cette période, soit 4 kg par hectare et par an en moyenne sur sept ans (contre 6 kg/ha/an les cinq dernières années).

Article paru dans Viti Leaders de janvier 2019

Viti Leaders de janvier 2019

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