« Moins de passages dans les vignes et autant de rendement avec les couverts semés »

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Christian Nicolau et son frère Laurent font partie des viticulteurs adhérents à Estandon Coopérative en Provence qui mettent en place des couverts semés entre les rangs de vigne. Christian Nicolau témoigne de leurs expériences.

J’ai commencé à implanter des couverts semés il y a quatre ans : 3 ha un rang sur deux au début. Aujourd’hui, avec mon frère, nous semons 80 % de notre exploitation certifiée AB. Cela représente 12 ha et sur tous les rangs.

Après un passage de cover-crop, je sème mes mélanges avec un semoir pneumatique Delimbe monté sur une herse rotative. La herse présente l’avantage d’aplanir le sol trop souvent labouré par les sangliers. Le semoir pneumatique souffle les graines devant le rouleau qui rappuie la terre.

J’utilise plusieurs mélanges. J’ai de bons résultats avec « GP Tout Vert » qui se compose de 20 % d’avoine rude, 30 % de seigle forestier, 30 % de vesce commune et 30 % de pois fourrager. Une fois roulé, on obtient une belle épaisseur de paillage et son maintien au cours de l’été est satisfaisant. 

Pour les grenaches sensibles au mildiou, j’ai tendance à penser que les couverts qui se développent trop haut favorisent la maladie ; c’est pour cette raison que je choisis d’y semer un mélange pluriannuel de trèflesà 26 kg/ha. Ce mélange dure trois ans ; la troisième année il commence à se salir. Je le détruis et le ressème.

Entre les calculs de densité, le réglage du semoir, la réalisation des mélanges (à l’aide d’une bétonnière), le semis et la recharge du semoir, je réalise 3 à 4 ha maximum de semis par jour.Je n’ai pas encore testé de semer avant les vendanges car je crains que le passage de la machine altère la qualité du semis.

Certains font ainsi et sont satisfaits. C’est à réfléchir. En attendant, je sème (et chausse en même temps grâce à un outil positionné entre les roues du tracteur) juste après les vendanges. Parfois l’après-midi quand la machine à vendanger est arrêtée : mais c’est difficile de rester vigilant lorsque l’on commence sa journée à 3 heures du matin !

Au domaine, on détruit les couverts début juin (sauf pour les trèfles qui sèchent et se couchent seul). Nous n’avons pas encore trouvé l’outil idéal. Avec mon frère, nous réfléchissons pour l’auto-construire au prochain printemps ! On pense utiliser un cultivateur à ressort sur lequel les pointes seront remplacées par cinq minirouleaux faca avec un léger angle (par rapport à l’axe d’avancement) afin que le roulage soit accompagné d’une friction. Les ressorts permettront aux rouleaux d’épouser les irrégularités du sol.

Les couverts semés font désormais partie de l’itinéraire cultural. Détruits avant l’été, ils ne font pas de concurrence à la vigne et en plus ils diminuent le développement de plantes concurrentielles (comme la folle avoine) et l’évaporation. Par ailleurs, par rapport à un désherbage mécanique, on fait économie en gasoil et en temps de passage. Et ils n’ont pas d’impact notable  sur le rendement. Cette année, nous avons atteint les rendements souhaités : 55 hl/ha en AOC et 100 hl/ha en IGP.

Article paru dans Viti Les Enjeux de décembre 2021

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