Les recommandations pour la campagne

Les monitorings menés concernant le botrytis n’ont pas mis en évidence de changement notable par rapport à l’an dernier. Les recommandations d’utilisation d’un seul produit par famille chimique et par an restent de mise, avec de préférence une alternance pluriannuelle. Photos : E. Thomas/Pixel Image

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La note technique maladies de la vigne indique les recommandations à suivre pour prévenir et gérer les résistances. Pour 2016, elle intègre principalement de nouvelles consignes concernant l’amétoctradine contre le mildiou, désormais limitée à une seule application par an.

La note technique maladies de la vigne - gestion des résistances est parue. Comme chaque année, elle donne les résultats des plans de surveillance mis en place sur mildiou, oïdium et botrytis vis-à-vis de certaines familles fongicides, et indique les recommandations à suivre pour prévenir et gérer les résistances.

Concernant le mildiou, les principales évolutions par rapport à la campagne précédente concernent l’amétoctradine, molécule de la famille des QoID. En 2015, une population contenant des individus résistant spécifiquement à l’amétoctradine (forts niveaux de résistance ; absence de résistance croisée avec les QiI) a été détectée. De telles souches sont signalées à faible fréquence depuis 2013 et ont pu être isolées pour la première fois en 2015, ce qui permet de rechercher le mécanisme de résistance mis en œuvre. Une mutation ponctuelle identifiée sur le gène codant pour le cytochrome b suggère fortement une résistance liée à la cible.

Mildiou : une seule application d’amétoctradine par an

Concernant la lutte contre le mildiou, les recommandations 2016 sont de n’appliquer qu’un seul produit contenant de l’amétoctradine (Enervin, Privest, Resplend) au cours de la campagne afin de ralentir une éventuelle sélection de la résistance spécifique.
Par prudence, la note préconise de n’appliquer qu’un seul produit à base d’amétoctradine (Enervin, Privest, Resplend) au cours de la campagne afin de ralentir une éventuelle sélection de la résistance spécifique.

Les services officiels recommandent toujours de gérer conjointement les modes d’action QiI et QoI-D et de ne pas dépasser trois applications par an avec des préparations contenant l’une ou l’autre des substances actives cyazofamide, amisulbrom ou amétoctradine. Par ailleurs, il a été signalé pour la première fois en 2015, dans quelques populations, la présence, à faible fréquence, de souches résistantes spécifiquement à la cyazofamide.

Suite à la détection de telles souches, il est toujours recommandé de gérer ensemble les modes d’action QiI et QoI-D et de ne pas dépasser trois applications par an avec des préparations contenant l’une ou l’autre des substances actives cyazofamide, amisulbrom ou amétoctradine, tout en ne dépassant pas deux applications pour l’ensemble des deux substances amisulbrom et cyazofamide.

L’emploi des produits QoI contre le mildiou reste déconseillé

Pour finir, la résistance du mildiou aux QoI et aux anilides reste bien implantée. L’emploi des produits QoI contre le mildiou est déconseillé, ils gardent leur intérêt contre le black-rot. En ce qui concerne les anilides, les services officiels recommandent toujours de les limiter strictement à une seule application par an.

Côté oïdium, pas de gros changements par rapport à la campagne précédente. Cependant, pour les produits à base de SDHI (boscalid, fluopyram), la note souligne le fait que la résistance liée à ce mode d’action est en train d’émerger. Cette famille restera donc sous surveillance en 2016. Les consignes sont de ne pas dépasser deux applications par an de préparations à base de SDHI.
Pas de changement non plus concernant le botrytis. La règle d’un seul produit par famille chimique et par an reste de mise, avec de préférence une alternance pluriannuelle.

Réseau pharmacovigilance
Intégrer plus de données

Les recommandations 2016 sont principalement issues des monitorings menés en 2015 dans le cadre du plan de surveillance. 400 prélèvements ont été effectués toutes filières confondues en 2015 par les services officiels, dont plus de la moitié en vigne. Ces monitorings sont ciblés en fonction des résistances suspectées ou pour déterminer l’évolution d’une résistance précédemment détectée. En 2015 par exemple, pour le mildiou de la vigne, le plan de surveillance a concerné uniquement les modes d’action QiI (cyazofamide, amisulbrom) et QoI-D (amétoctradine). D’autres données par exemple des suivis du CIVC sont également intégrés. Le nombre de données pris en compte devrait progresser dans les années à venir. Le suivi des résistances fait partie des éléments qui seront suivis dans le cadre du réseau de pharmacovigilance. Il permettra d’intégrer davantage de données. Certains distributeurs par exemple effectuent des suivis lors de leurs essais en vue de référencement. Le dispositif sous la houlette de l’Anses devrait à la fois améliorer la remontée des données, permettre de les recouper avec les données déjà reçues comme celles des firmes et coordonner les groupes de travail. Le plan de surveillance national a concerné uniquement les modes d’action QiI (inhibiteurs du site Qi du cytochrome b : cyazofamide, amisulbrom) et QoI-D (inhibiteurs du site Qo, en position distale, du cytochrome b ; terme équivalent à QoSI : amétoctradine).

Retrouvez cet article dans Viti Les Enjeux n°24 de mai 2016

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