À l’occasion d’un reportage au Château Simone, à Meyreuil1 (13), j’ai rencontré Dionysos au détour d’une vigne. Ou Bacchus, si votre sensibilité va aux Romains. Peut-être ne me croirez-vous pas, mais…
La nuit était tombée, et je m’en allais reprendre la route quand ces vignes de plus de 50 ans prirent vie. Dans un léger craquement, leurs bras nus s’étirèrent et leurs corps ondulèrent. Je crois que…oui je crois qu’elles chantaient tout bas. Ou bien était-ce le vent qui murmurait sur les arbres alentours ? Soudain, Dionysos m’apparut et, son thyrse à la main, m’invita à me joindre à la fête. Le vignoble entier, éclairé par une demie lune, dansait avec les ombres. Je me laissai alors emporter, sans crainte aucune, par les charmes du dieu de la vigne.
Ce soir-là, quand j'arrivais enfin dans mon Gard d'adoption, je crus à un rêve. Je m'apprêtais à couper le contact quand, sur le siège passager, je trouvai une pomme de pin. Vous le savez peut-être, mais le thyrse de Dionysos en possède une en son bout. Mais peut-être, oui peut-être était-ce un rêve.
(1) A paraître dans le numéro d’Avril de Viti.
