Le vigneron Thomas Berger invente un nouvel écarteur

Thomas Berger, ingénieur et vigneron en Champagne a inventé un nouvel écarteur. Il permet de lever les contraintes pour les opérations de travail du sol ou de tonte, d’économiser un relevage et de réduire la pénibilité pour le relevage.

Thomas Berger, au centre, avec Fabien Chatoux  et Adrien Quatresols, d’Acolyance Vigne.
Thomas Berger, ingénieur et vigneron à Troissy, en Champagne, a inventé un nouvel écarteur. Il l’utilise bien sûr dans ses vignes. Thomas Berger et sa femme se sont installés en 2011 sur 6,80 ha à Troissy (champagne Gasmar) dans la vallée de la Marne. Son prototype est commercialisé depuis mars 2022 sous le nom d’Isifilpic (installation simplifiée instantanée des fils sur les piquets) et distribué par Acolyance Vigne.

« Après notre installation, pour réduire les herbicides, j’ai commencé à tondre les interrangs. Après le liage, traditionnellement, on met les fils au sol, ce qui constitue une contrainte pour organiser les passages pour la tonte ou pour le travail du sol. J’ai regardé ce qui se faisait sur le marché comme écarteur, mais c’était des écarteurs fixes et positionnables sur un seul type de piquet. D’où l’idée de développer un écarteur plus polyvalent pouvant, d’une part, être positionné à différentes hauteurs selon les travaux du moment, le type de taille ou la pousse de la végétation, et qui puisse, d’autre part, être utilisé sur différents types de piquets », explique Thomas Berger.

Ainsi est né Isifilpic, système breveté – marque déposée – et fabriqué en France. Il combine plusieurs atouts selon son inventeur, avec, en tête, un gain de temps appréciable pour les vignerons double-actifs ou en manque de main-d’œuvre.

« Outre la réduction des contraintes pour les opérations de travail du sol ou tonte, il permet aussi d’économiser un relevage : le premier relevage que nous faisions avant, nous ne le faisons plus, ce qui donne plus de temps pour l’ébourgeonnage. Avec en prime une réduction de la pénibilité pour le relevage, les fils ne reposant plus au sol », indique le viticulteur champenois.

Il peut également être employé sur différents types de piquets : « Nous l’avons testé sur neuf types de piquets, les plus courants en Champagne : piquet Propic simple, large, avec retour, cornières avec W, cornières deux encoches, cornières un linguet, etc. Il peut être employé sur 95% des piquets de la région. Le système peut aussi être intéressant pour les autres vignobles disposant des mêmes types de piquets et la même gestion des fils, comme en Bourgogne ou dans le Bordelais », précise-t-il.

Plus de fils au sol

Côté dimension, l’écarteur en acier galvanisé mesure 20 cm de long. « Dans nos rangs à 1 mètre, cela laisse donc 80 cm pour le passage du chenillard », indique-t-il. Côté coût, il est de 1,30 euro prix public.

Dans le détail, la première pose de l’écarteur prend environ trois à quatre heures par hectare – contre 60 h/ha pour un système classique. Il suffit d’accrocher l’écarteur au fil lieur en amont de chaque piquet. Il constitue ensuite une aide appréciable d’avril jusqu'au second relevage.

L’écarteur a été testé  et peut être utilisé sur 95 % des piquets en Champagne.
Chronologiquement, l’écarteur s’utilise à différents moments. Après le liage (le temps de mise en place est d’environ 5h/ha sur des piquets type Propic et d’environ 7h/ha pour un montage sur piquets cornière avec W), mais aussi à l’ébourgeonnage, pour repasser éventuellement les brins qui n’auraient pas poussé entre les fils et adapter si besoin la hauteur de l’écarteur en cas de pousse rapide, de gel, puis au relevage. Une fois le deuxième relevage effectué, l’écarteur est remis en place pour l’année suivante.

Avec ce système, les fils ne reposent plus jamais au sol, facilitant la planification des opérations de travail du sol travail du sol entre les rangs et sous le rang.

Outre son utilisation pour le relevage, l’écarteur peut aussi être utilisé pour maintenir les fils de pieds à hauteur fixe. Ainsi écartés, il n’y a plus besoin de les manipuler (travail, du sol, passage du broyeur, etc).

« Je n’ai pas de fils de pieds sur mes parcelles, mais pour les producteurs ou les maisons de champagne qui en ont dans leurs vignes, il est possible de placer un second écarteur par piquet, fixe cette fois », signale le jeune vigneron.

À noter que Thomas Berger n’en est pas à sa première invention, il a précédemment développé une caisse à vendanges (BJC50) de couleur claire pour limiter les montées en température des raisins lors des vendanges caniculaires. Cette innovation est utilisée en Champagne et en Bourgogne.

 

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