Le désherbage à l’eau testé dans les vignes

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Désherbage à l’eau chaude ou à l’eau froide sous pression : deux techniques innovantes présentées dans les vignes du Val de Loire au cours de cette campagne 2018, mais qui doivent encore faire leurs preuves.

Photo 1. Désherbage à l’eau chaude de la société Oeliatec.
Déjà utilisé par certaines collectivités, le désherbage à l’eau chaude mis au point par la société Oeliatec, basée à Rennes, a été testé fin juin dans le vignoble nantais (photo 1 et 2). « L’eau montée à 120 °C est appliquée liquide à basse pression sur les adventices avec une consommation aux alentours de 500 l d’eau/ha, explique Florent Banctel, conseiller à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Cette machine n’est pas encore adaptée au monde agricole, mais la société Oeliatec, représentée par le revendeur BV-dis de La Haye-Fouassière, étudie la possibilité de l’adapter aux vignes étroites du Nantais, au travers d’une rampe de désherbage sur trois cavaillons, avec une commercialisation pour 2019. »

Photo 2. Désherbage à l’eau chaude de la société Oeliatec.
Une réflexion est également menée pour l’épamprage. Le désherbage sur trois cavaillons permettrait de compenser la faible vitesse d’avancement, entre 2 et 2,5 km/h. « L’efficacité est accrue avec une vitesse faible et sur des jeunes adventices. » Avec trois à cinq applications par campagne, le désherbage à l’eau chaude est une alternative à la chimie à creuser, en complément d’outils mécaniques dans l’interrang. Plusieurs questions se posent, comme l’impact de l’eau chaude sur les ceps, les racines superficielles ou la vie du sol. « Cette technique doit faire ses preuves, et nous devrons l’évaluer avec des comptages précis sur la destruction d’adventices, pour connaître son intérêt technico-économique dans notre vignoble », termine Florent Banctel.

Faibles vitesses d’avancement

Photo 3. Désherbage à l’eau froide haute pression GrassKiller de Caffini.
Dans le Maine-et-Loire, l’ATV 49 et la chambre d’agriculture des Pays de la Loire organisaient, fin juin 2018, deux demi-journées techniques sur l’innovation en viticulture. L’entreprise Jarny a présenté le système de désherbage à l’eau froide haute pression GrassKiller de l’entreprise italienne Caffini (photo 3). Équipé d’une cuve de 1 000 l et d’une pompe à pistons donnant une pression maximale de 1 250 bars, le système intègre deux têtes de 25 cm de diamètre (existe en 38 cm pour l’arboriculture), qui se positionnent à 4-6 cm du sol pour chercher les racines des adventices. Fabrice Noret de Jarny précise que la commercialisation
Photo 4. Désherbage à l’eau froide haute pression GrassKiller de Caffini, résultat après 12 jours.
du GrassKiller en France débute tout juste. Il conseille trois à quatre passages par an pour une maîtrise de l’enherbement (idéalement au stade plantule), à 2 km/h d’avancement, soit une consommation d’eau de 1 000 à 1 200 l/ha. Coût : 35 000 à 40 000 euros. « Douze jours après l’essai, le resalissement reste globalement modéré sauf pour certains endroits où l’herbe a bien repoussé (photo 4) », précise Guillaume Gastladi de l’ATV49, qui reconnaît que les adventices étaient fortement développées, et que la réflexion est à poursuivre pour combiner des solutions alternatives au désherbage chimique, comme y travaille le groupe Dephy viticulture en Maine-et-Loire.

 

Article paru dans Viti Leaders d'octobre 2018

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