La solution pourrait venir du Biopôle à Colmar

L’amadou au cœur de la charpente émet  des toxines, d’où le curetage chimique. Photo : DL

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Le Laboratoire vigne, biotechnologies et environnement à Colmar va proposer deux solutions contre les maladies du bois : le curetage chimique et la greffe de bois résistants, qui ont fait l’objet de brevets. Les vignobles en attendent des résultats significatifs pour réduire la mortalité des pieds de vigne.

Le Laboratoire vigne biotechnologie et environnement (LVBE) situé au Biopôle à Colmar pourrait incessamment présenter deux solutions de lutte contre les maladies du bois. Deux solutions a priori élégantes, avec des approches très novatrices par rapport à ce qui a déjà été proposé en viticulture, ingénieuses et tout à fait envisageables économiquement, précise Christophe Bertsch, le responsable du laboratoire. Mais attention, « nous n’en sommes qu’au stade du laboratoire », prévient le chercheur.

Du bismuth en gel

C’est la technique du curetage qui a attiré l’attention des chercheurs du LVBE. L’idée repose sur ce constat scientifique qu’un pied de vigne comprenant beaucoup de bois mort en son sein, le fameux amadou, de texture spongieuse caractéristique d’une dégradation avancée de la lignine, émet dans la plante des toxines, dont les symptômes s’expriment par les fameuses feuilles tigrées, signe avant-coureur de l’apoplexie. « Nous avons observé que l’arséniate réduit l’amadou, et par conséquent l’émission des toxines », explique Christophe Bertsch. L’arséniate jouant ainsi le rôle de curetage chimique.

L’idée des chercheurs a donc consisté à trouver une autre substance jouant le même rôle. Alors, si l’approche chimique connaît une certaine défiance, les chercheurs se sont penchés sur des molécules efficaces pour réduire l’amadou, mais moins toxiques. Et ils ont trouvé le bismuth, considéré parmi les métaux lourds comme étant le moins toxique. Le bismuth est d’ailleurs bien utilisé en pharmacopée contre les ulcères.

De même période chimique que l’arsénite, ce qui explique aussi en partie sa similitude d’activité, le bismuth et ici associé à de l’acide salicylique, nom savant de l’aspirine, beaucoup impliqué dans les défenses naturelles de la plante. La molécule est injectée sous forme de gel diffuseur dans le bois de souche. Les résultats encourageants seront présentés lors de la prochaine session de formation en viticulture de l’IFV en janvier prochain à Ostheim (68).

La double greffe de bois résistant « Vitis sylvestris »

Les chercheurs présenteront également un moyen de lutte préventive par double greffe (porte-greffe - bois résistant de Vitis sylvestris - greffon), que Christophe Bertsch estime également possible de mettre en place dans la filière des pépiniéristes. Sur certains cépages particulièrement touchés (trousseau, sauvignon blanc, riesling), où de telles approches novatrices trouvent leur justification économique.

Article paru dans Viti Leaders n°421 de janvier 2017

 

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