Ce vendredi 31 mars, la Chambre d’agriculture de l’Hérault a invité la société Omag (groupe Perret) à réaliser une démonstration d’hydroseeding. Cette technique, présentée comme une alternative au désherbage mécanique et chimique sous le rang de vignes, est habituellement utilisée dans les espaces verts. L’occasion pour Kévin Margaron, technicien chez Omag, d’annoncer l’arrivée prochaine d’un nouveau prototype adapté à la viticulture.
L’hydroseeding en viticulture, comment ça marche ?
La méthode consiste à appliquer au sol un mélange d’eau, de « mulch et de semences qui se développeront sous le rang. Présenté sous forme de granulés dispersibles dans l’eau, le « mulch » est un complexe de celluloses et de fibres végétales obtenues à partir de matières premières renouvelables et recyclées.
Il rend la préparation plus homogène et permet d’uniformiser la projection sur le sol. Sa capacité de rétention en eau accélère aussi la germination pour une végétalisation visible plus rapidement.
Cette technique, traditionnellement utilisée dans les espaces verts, se présente comme une alternative au désherbage mécanique et chimique. Le salissement du cavaillon par des adventices est évité grâce au développement des espèces intégrées au mélange.
Les avantages de l’hydroseeding
- Occuper l’espace sous le cavaillon avec un enherbement d’une durée de vie de 3 ans environ ;
- Limiter l’érosion du sol ;
- Limiter l’évapotranspiration ;
- Diminuer la température au niveau du sol ;
- Apporter des éléments nutritifs et notamment de l’azote en implantant des légumineuses.
Quel matériel utiliser ?
Les essais menés actuellement par la société Perret sont réalisés grâce à l’Urba-Seeder, une machine développée par Urba-Vert et destinée à engazonner des espaces verts. Stocké dans une cuve de 500 litres tractée par un tracteur, le mélange est appliqué par un opérateur à pied qui localise le jet du tuyau sur la zone à couvrir. Sur des vignes en 2 mètres, il faut compter 10 kg de semences, 200 kg de mulch et 3500 litres d’eau pour une parcelle d’un hectare. Le coût de l’opération est estimé à 1500 euros par hectare, location, fournitures du mélange et réalisation compris.
Un nouveau prototype développé par Chabas
La société Chabas (groupe Perret) travaille actuellement au développement d’un prototype adapté à la vigne Il devrait être finalisé d’ici le début du mois de mai 2023. Il devrait être constitué d’une cuve plus grande (entre 1000 et 1500 litres) et de 2 buses permettant de projeter sur 2 rangs à la fois et ce, sans l’intervention d’une tierce personne pour projeter manuellement le mélange.
Les points à améliorer
cette technique est à ce jour une grande consommatrice d’eau. Avec l’Urba-Seeder, elle est estimée autour de 3000 l /ha. Avec son nouveau prototype, Chabas espère diminuer la consommation à un niveau jugé « plus acceptable », soit autour de 1000 L /ha. Le groupe Perret entend également travailler sur la réutilisation des effluents de cave pour alimenter la machine en eau.
Les points de vigilance
- La préparation du sol : le groupe Perret préconise de réaliser le semis post-vendanges sur un sol propre et travaillé, si possible avant une pluie légère.
- Le choix de la semence : Plusieurs essais ont déjà été menés en vigne avec des semences de trèfle. Malgré leurs bonnes levées, les semences ont parfois mal à s’implanter. Dans le cadre des essais menés dans l’Hérault, le choix s’est finalement porté sur la vesce : « Son principal avantage est qu’elle se dessèche vers le mois de mai-juin avant de se remettre en activité dès le retour du froid et de l’humidité après les vendanges, explique Kévin Margaron, technicien commercial Services et Nouvelles Technologie, chez Omag. Cela limite la concurrence avec la ressource en eau. »
