Faut-il abandonner ses parcelles gélives ?

La Cuma Protecgel compte quelque 57 tours antigel acquises par près de 50 adhérents. O.Lévêque/Pixel6TM

Face au gel printanier de plus en plus problématique, des vignerons préfèrent délaisser certaines de leurs parcelles gélives. Mais cette stratégie reste encore très rare.

«Chez nous, les parcelles gélives correspondent souvent aux vignes qualitatives. Alors pas question de les abandonner », observe Dominique Girault, vigneron à Noyers-sur-Cher et président de la Cuma Protecgel. Face au risque de gel en Loir-et-Cher, les vignerons misent sur l’investissement collectif dans des moyens de lutte. Dans la Cuma Protecgel, pas moins de 57 tours antigel ont été acquises par près de 50 adhérents. « Dans la grande majorité des cas, les vignerons jouent le jeu du collectif au sein de la Cuma pour développer les tours antigel, même si deux ou trois petites parcelles de non-adhérents sont parfois protégées gratuitement… »

Dans le muscadet, en revanche, certains ont une autre stratégie. « Au lieu d’avoir recours aux éoliennes de la Cuma pour se protéger du gel, quelques adhérents préfèrent parfois récupérer des parcelles d’un secteur moins gélif », reconnaît Pierrick Babonneau, vigneron à La Chapelle-Heulin (Loire-Atlantique) et président de la Cuma communale qui compte neuf éoliennes mobiles, depuis deux ans, et une quinzaine d’adhérents. « Cette opération est possible suite à un départ en retraite ou après un arrêt d’activité, quand des vignes avec une moindre sensibilité au gel sont proposées à la reprise », explique le vigneron, qui rappelle que les éoliennes de la Cuma ont tourné en 2018, en 2019, et déjà cette année, à la fin du mois de mars.

Échanges parcellaires

« Des reprises parcellaires ont en effet lieu pour restructurer des îlots moins gélifs, notamment lorsque des exploitants n’ont pas de repreneur pour l’ensemble du domaine », poursuit Jean-Philippe Arnaud, conseiller à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Si la chambre est fortement mobilisée sur l’échange parcellaire pour accompagner des démarches collectives, parfois complexes, la viticulture reste peu attentive au sujet. « Au-delà de la question de recherche de parcelles moins gélives, la pratique d’échanges est très rare chez les vignerons. Au contraire, les éleveurs y recourent de plus en plus pour concentrer le pâturage autour des bâtiments, ou pour des irrigants, afin de regrouper les parcelles autour d’un forage. Mais la question du gel printanier est un critère pris en compte dans la recherche de parcelles, indique Jean-Philippe Arnaud. Dans le muscadet, on voit parfois des parcelles abandonnées, en friche, intéresser à nouveau des vignerons car elles sont situées dans des zones peu gélives ! Mais ce phénomène n’est pas généralisé. Une piste à explorer serait peut-être de raisonner l’organisation du foncier agricole par une concertation entre filières, en lien étroit avec les propriétaires. »

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Article paru dans Viti Les Enjeux 32 de mai 2020

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