Des sachets de thé pour évaluer l’activité biologique des sols viticoles

Des sachets de thé pour évaluer l’activité biologique des sols. © CA de l'Yonne

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La chambre d’agriculture de l’Yonne travaille avec les viticulteurs du groupe Dephy sur le développement de nouveaux indicateurs de l’activité biologique des sols. Parmi les pistes étudiées : celle des sachets de thé. Explications avec Lise Marie Lalès de la CA 89.

 

Les sachets sont laissés en place pendant 90 jours puis récupérés et séchés. La quantité de thé restante est ensuite pesée. L’objectif est d’aboutir à un outil de comparaison entre parcelles et entre pratiques viticoles. © CA de l’Yonne
Dans l’Yonne le groupe Dephy animé par la CA 89 comporte 11 viticulteurs et a choisi pour thématique de travail la fertilité des sols.

« Dans le cadre du groupe Dephy, nous cherchons des indicateurs "terrain", faciles à mettre en œuvre, peu couteux et fiables pour mesurer l’activité biologique des sols. Nous expérimentons actuellement deux techniques : les sachets de thé et les levabags (paniers de paille normés, développés par l’ESA d’Angers, voir encadré). L’avantage des sachets de thé, c’est qu’ils sont normés et donc comparables. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à utiliser cet indicateur. Le projet international Teatime 4 Science regroupe les données sur la vitesse de décomposition du sol (en vigne, forêt, grandes cultures, etc.) par les micro-organismes », explique Lise-Marie Lalès de la chambre d’agriculture de l’Yonne.

Les sachets de thé utilisés ne sont pas n’importe quels sachets : mais des sachets de la marque Lipton, de thé vert et de thé rouge (roïboos), achetés sur un site allemand. Le thé vert simule la partie la plus labile de la matière organique dégradable. Le thé rouge simule la MO plus ligneuse.

 

Enterrés sous le rang à 10 cm de profondeur

Les sachets de thé sont enterrés au vignoble sous le rang à une profondeur de 10 cm, côte à côte à 5-6 cm de distance. « Le plus difficile est de bien les repérer pour pouvoir les récupérer ultérieurement : la ficelle ressort, et l’emplacement est marqué par des piquets d’essais et des tasseaux métalliques de façon à pouvoir résister au passage des interceps. Nous sommes en train de tester différentes techniques d’enfouissement, car le but est de perturber le sol le moins possible lors de la mise en place des sachets. L’implantation le long des dents de la bêche semble le plus efficace. Les sachets sont laissés en place pendant 90 jours puis récupérés. Ils sont ensuite séchés soit naturellement soit au four selon la période. Puis la quantité de thé restante est pesée, avec une balance de précision.

L’objectif est d’aboutir à un outil de comparaison entre parcelles et entre pratiques viticoles (enherbement, compost, etc.), d’obtenir un référentiel dans nos conditions pédoclimatiques qui puisse être mis à disposition des viticulteurs pour connaître la qualité de la vie biologique de leurs sols. Pour l’instant, nous avons effectué des essais de l’emploi des sachets de thé au printemps, dans une trentaine de parcelles chez les viticulteurs du groupe Dephy. Mais aussi à différentes périodes (printemps-été -automne) dans le cadre du projet bourguignon DuraSolVi. Cela nous fait un gros pool de données qu’ils nous restent désormais à interpréter pour valider cet indicateur », conclut la conseillère Lise-Marie Lalès.

 

Le thé vert simule la partie la plus labile de la matière organique dégradable. Le thé rouge, simule la MO plus ligneuse. Les sachets sont enterrés sous le rang à une profondeur de 10 cm. © CA de l’Yonne

 

Les levabags, « sacs de paille » normés 
L’indicateur LEVAbagMD, développé par l’ESA d’Angers, est constitué d’un sac de nylon de maille 1 mm, comprenant une masse définie de paille biologique préalablement standardisée, ce qui rend la mesure reproductible, puis minutieusement pesée. Les sacs doivent être enfouis à 10 cm de profondeur pour une durée de quatre mois, selon un protocole précis. Ils sont ensuite retirés de terre puis renvoyés au Leva de l’ESA. Après tri du contenu, le taux de dégradation de la paille est déterminé en calculant la perte de masse au cours du temps, due à l’activité des organismes décomposeurs traversant la maille. Il est nécessaire d’enfouir trois LEVAbagMD à différents endroits d’une même parcelle, afin d’obtenir trois répétitions de la mesure. Le diagnostic de la parcelle est réalisé en confrontant les résultats à un référentiel constitué à partir d’un grand nombre de sols prélevés dans des exploitations situées sur le territoire français où le LEVAbagMD a été testé.

 

Viti Leaders de janvier 2019

 

Article paru dans Viti Leaders de janvier 2019

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