Cognac: les réserves climatiques ne seront pas reconstituées cette année

Les t-shirts sont de mises dans la région de Cognac. Les journées sont  douces voire chaudes... mais ponctuées de pluies abondantes et régulières.
Conséquence de ce climat de "mousson": une  présence de botrytis inhabituellement pour le vignoble.

Dans son dernier compte-rendu de contrôle maturation du 30 septembre, le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) faisait état de plus de 10% des parcelles ayant déjà atteint le seuil indicatif de 10% de taux moyen d’attaque.

Vincent Dumot, ingénieur agronome à la station viticole du BNIC précise:

Le botrytis progresse sans surprise. Aux conditions météos favorables s'ajoutent, sur certaines parcelles, des attaques de tordeuses de générations tardives mal contrôlées.  En perforant les baies, les tordeuses créent une porte d’entrée au Botrytis.

Les parcelles touchées par l'insecte ne sont pas les seules à être sensibles à la pourriture. 
En prévision d'un quota autorisé record, 11,71hl d'alcool pur par hectare et plus de 13 avec la réserve de gestion, certains viticulteurs ont adapté leurs apports d'engrais. Les belles grappes de l'été deviennent à l'automne la cible du champignon. 

Pour sauver la quantité et la qualité de la récolte, des viticulteurs ont donc choisi d'avancer la date de vendange. Mais les raisins récoltés seront-ils assez "murs".

D'après le cahier des charges du cognac, au moment de leur distillation, les vins doivent présenter un titre alcoométrique volumique minimum de 7.

Lundi dernier, dans les prélevements du BNIC, le TAV potentiel était à 7,7.
Ouf! Sauf que cette moyenne au-dessus du seuil réglementaire cache de grosses disparités. Certains s'inquiètent; les raisins avec le TAV actuellement les plus bas pourraient ne jamais atteindre le seuil de 7. Des vins pourraient ne pas être autorisés à être distillés
D'après Vincent Dumot:
 

Même si les conditions climatiques étaient toutes réunies pour voir une augmentation du TAV, il n'est pas dit que le phénomène aurait lieu à sa juste mesure. Les feuilles, siège de la synthèse des sucres, commencent à flétrir.   

À cela, se rajoute le fait que le botrytis dégrade les sucres... Le tableau s'annonce noir du côté du taux d'alcool. 

De son côté, Jean-Louis Barraud, le président d'Unicognac se montre plus optimiste:

Les prévisions météo pour la semaine prochaine sont bonnes; du soleil est annoncé. Les sucres accumulés ne seront pas dilués par de l'eau de pluie lors de la récolte. Les situations seront très hétérogènes. Mais je pense que la plupart des viticulteurs vont faire entre 8 et 9hl d'alcool pur par hectare. Ceux qui ont encore de la réserve climatique en stock vont certainement la débloquer. La récolte 2013  sera petite. Pour compenser, il est à penser que le rendement autorisé pour 2014 sera du même acabit que cette année.

Au final que penser? La situation est-elle catastrophique? La réflexion d'un viticulteur charentais donne à relativiser:
 

Après la crise de 2008, pendant deux années de suite le rendement oscillait entre à 8 et 9hl d'alcool pur par hectare... Et l'eau de vie était bien moins payée qu'aujourd'hui.

Quel est votre état d'esprit avant les vendanges? Craignez-vous de faire moins de 7 degrés d'alcool?

Plus d'infos:

Le cognac différement, pour l'apéro accompagnez-le de tonic: recettte cocktail
"Vendanges: c'est déjà parti pour l'appellation cognac", article Charente-Libre chez Amaury Firino-Martell
"Économie du cognac: le temps de la raison? ", article Sud-Ouest

 

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