Ce vigneron suisse teste l'emploi du lait contre le mildiou sur chasselas et savagnin

Jean-Denis Perrochet, vigneron en Suisse et lecteur de Viti, nous fait part de son retour d’expérience de l’utilisation du lait contre le mildiou.

« Je suis vigneron-récoltant en Suisse près de Neuchâtel sur 10,5 ha, certifié Demeter depuis six ans. En 2019, nous avons testé l’emploi du lait contre le mildiou sur 25 ares de chasselas, cépage moyennement sensible à sensible à la maladie. En 2020, l’essai a été renouvelé sur 1,5 ha planté en cépages chasselas et savagnin.

L’idée du lait contre le mildiou est venue d’une rencontre avec un viticulteur de Toscane, membre comme moi de l’association Renaissance des appellations, qui utilise depuis plusieurs années le lait contre le mildiou et se passe ainsi de cuivre. Chez moi, les premiers essais en 2019 ont été effectués avec du lait frais écrémé, – obtenu auprès d’une ferme laitière située à quelques kilomètres du domaine –, appliqué à l’atomiseur à dos, à la dose de 7 à 9 l/ha. En 2020, le traitement (même dose) a été réalisé au pulvérisateur pneumatique, tracté, dans 140 l de bouillie/ha.

Les résultats sont intéressants : en 2020, onze traitements (lait à 8 l/ha + 2 à 5 kg/ha de soufre) ont été effectués sur ces 1,5 ha. Pour comparaison, sur mes autres parcelles, traitées au cuivre, dix traitements ont été faits, pour un total de moins de 2 kg/ha/an de cuivre métal.

Avec le lait, nous avons commencé la protection plus tôt, dès le 8 mai, et terminé les applications le 7 août. Il est important de commencer tôt. La qualité de la pulvérisation est aussi primordiale. La cadence en début de saison, de dix à douze jours, a été resserrée tous les cinq à six jours en juillet en raison de fortes précipitations.

Dans notre secteur, la pluviométrie moyenne est d’environ 900 à 1100 mm de précipitation par an réparties sur toute l'année. La protection avec le lait a été efficace, nous n’avons pas noté de différences en matière d’efficacité entre notre programme habituel constitué de petites doses de cuivre et les applications de lait. Le mildiou était pourtant présent : nous avions conservé un témoin non traité qui a lâché en juillet suite aux précipitations abondantes et qui a présenté un fort niveau d’infestation. Nous n’avons pas noté d’effet négatif à l’application du lait, hormis un léger blanchiment lorsque le lait sèche dû au calcium.

Côté positif et original, on peut goûter son produit avant de le verser dans la cuve du pulvérisateur ! Pour 2021, nous allons poursuivre les essais lait contre le mildiou sur une surface plus importante et passer à 2,5 ha. Le mode d’action du lait n’est pas connu. Il serait intéressant que la recherche agronomique se penche dessus et, de manière générale, sur d’autres moyens de lutte que la chimie de synthèse. »

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