Si moins de 15% des grappes sont touchées par l'oïdium à fermeture de la grappe, il est possible d'arrêter les traitements contre la maladie, sans détériorier la qualité des vins. C'est l'une des conclusions de l’étude menée par l’ICV (Institut coopératif du vin) et BASF Agro entre 2009 et 2012, en Languedoc-Roussillon.
Cette règle de décision peut permettre d'économiser un à deux traitements, selon le millésime, soit 15 à 25% des programmes.
D'après Jacques Rousseau, responsable des services viticoles de l'ICV, co-auteur de l’étude:
"Ces résultats ont été validés sur chardonnay, cépage sensible à l’oïdium, en Languedoc-Roussillon, région très touchée par la maladie entre 2009 et 2012. Le raisonnement est sans doute extrapolable à d’autres régions et à d’autres cépages moins sensibles, en adaptant les seuils. »
En effet, plusieurs années d’observation ont montré que si moins de 15% de grappes sont touchées à la fermeture de la grappe, l'évolution naturelle de la maladie (en l'absence de traitement ultérieur) fait que le risque d’avoir un impact sur la qualité des vins est faible.
Au contraire, si plus de 15% des grappes sont touchées, le risque d'avoir un impact négatif sur la qualité des vins est très élevé: disparition des arômes variétaux, goûts soufrés, herbacés, vins plus tanniques...
En résumé: les règles de décision
| Fréquence de grappes touchées à la fermeture | Fréquence possible de grappes très touchées1 à la récolte | Niveau de risque | Décision |
| 0% | Moins de 1% | Nul | Arrêt immédiat des traitements |
| Moins de 15% | Moins de 5% | Acceptable à élevé, selon les objectifs de vinification2 | Arrêt immédiat des traitements ou maintien d’un traitement |
| Plus de 20% | 5 à 10% | Très élevé: dégâts qualitatifs à prévoir, même en cas de maintien de la protection | Maintien de la protection jusqu’à fin véraison |
(1) Une grappe très touchée = plus de 50 % de dégât sur la grappe. Ce sont ces grappes qui ont un impact majeur sur la qualité des vins.
(2) Si l’objectif est une maturité poussée, avec cuvaison longue, maintenir un traitement.
Que pensez-vous de ces résultats?
Appliquez-vous une règle de décision concernant l'oïdium pour l'arrêt de vos traitements?
Pour aller plus loin :
Une présentation de l'étude, par BASF agro
L'influence de l'oïdium sur la qualité des vins, par l'ICV
Faut-il traiter plus tôt contre l'oïdium ?, par mon-viti
Le cycle de l'oïdium et sa biologie, par l'IFV Sud-Ouest
