Pourquoi ne pas embaucher un apprenti ingénieur sur son exploitation vitivinicole ?

Crédit photo : Eleonore H -fotolia.com

De plus en plus d’établissements d’enseignement supérieur proposent une formation par apprentissage à leurs étudiants. Témoignages d’un maître d’apprentissage et de son apprenti.

L’apprentissage en enseignement supérieur a le vent en poupe. En 2016, 1 129 apprentis préparaient un diplôme d’ingénieur en agronomie. Plus d’une quinzaine de formations sont proposées par les écoles d’ingénieur et de paysage du ministère de l’Agriculture. Sans être exclusif, citons l’Isara de Lyon, l’Esa d’Angers, Montpellier SupAgro, l’Ensat à Toulouse, Isema à Avignon, UniLasalle à Beauvais et Rouen, AgroSup Dijon ou encore l’Isa de Lille. Des contrats tripartites sont signés entre l’établissement, l’entreprise et l’étudiant dans lequel sont précisées les missions des apprentis. L’établissement vérifie si la mission est en lien avec la formation et si l’employeur ou un salarié peuvent jouer le rôle de maître d’apprentissage (même niveau de diplôme). Le concours national d’ingénieur agronome par apprentissage se passe en avril. L’employeur peut donc se renseigner auprès des établissements un peu avant.


Les missions durent de un à trois ans


En apprentissage, le contenu des cours est sensiblement identique à la formation classique. « Réaliser ses études en apprentissage demande un rythme de travail soutenu, confirme Céline Alignan, chargée de développement de l’apprentissage à Montpellier SupAgro. Mais les apprentis peuvent se dispenser de certains TD puisqu’ils le vivent en pratique chez leur maître d’apprentissage. »

Les étudiants agronomes et les entreprises s’engagent pour une durée de 3 ans d’apprentissage.


Les signataires s’engagent sur trois ans. En école d’ingénieurs, le pas de temps est plus long et plus variable qu’en licence pro (un mois de cours, un mois de travail). Les cours fondamentaux en établissements sont beaucoup plus conséquents la première année. Le temps de travail en entreprise augmente au fur et à mesure les deux années suivantes.
C’est le cas pour Julien Fort. Il est entré à l’école d’ingénieurs agronome à Montpellier SupAgro. Muni d’un DUT en agronomie, il a choisi de continuer ses études et de se spécialiser en viticulture. Pour cette première année, il alterne six semaines de cours à Montpellier, trois semaines au Grands domaine du littoral à Aigues-Mortes (30). « Jusqu’à présent, je travaille aussi bien à la cave que dans les vignes, précise-t-il. En ce moment, je réalise des statistiques sur les vendanges 2017. Mais dès l’an prochain, je serai plus impliqué dans la mission qui m’a été confiée, à savoir l’introduction de l’irrigation au domaine. » Julien Fort ne voit que des avantages à ce dispositif. « Je côtoie des personnes qui ont le même diplôme que celui que je suis en train de préparer. Nous pouvons échanger et ainsi mieux comprendre le métier. En étant en entreprise, nous avons une vision plus pragmatique. Aussi, il devient plus facile de comprendre les cours et nous apprenons plus vite. » Par ailleurs, l’apprenti est chanceux. Son employeur n’est qu’à une demi-heure de route de l’établissement et il est logé au domaine durant son travail.


« Je souhaitais quelqu’un d’autonome »

Laetitia Carbonell, maître  de stage, est satisfaite  d’avoir accueilli pour  la première fois un  apprenti en école d’ingénieurs. Crédit photo : Laetitia Carbonell
Laetitia Carbonell est son maître d’apprentissage. Diplômée ingénieur agronome de Montpellier SupAgro, ingénieur responsable des sites Sable de Camargue, elle accueille pour la première fois un apprenti en école d’ingénieurs. L’apprentissage n’est pas inconnu au domaine, puisque régulièrement il reçoit des apprentis pour la maintenance industrielle qui pour certains ont poursuivi jusqu’au master. « Je suis très satisfaite de l’arrivée de Julien, affirme-t-elle. Je souhaitais quelqu’un d’autonome qui puisse se consacrer à la mise en place de l’irrigation, un sujet difficile à conjuguer avec
Julien Fort en école d’ingénieurs agronome  à Montpellier SupAgro est apprenti dans un domaine viticole où il sera en charge  de mettre en place l’irrigation. credit photo : Julien Fort
les tâches du quotidien. Et nous nous complétons bien. Je suis plutôt bouillonnante et lui plus calme. » Le maître d’apprentissage ne tarit pas d’éloges sur Julien : travailleur, sachant s’organiser et vif d’esprit.


Des contacts dématérialisés avec l’école


L’étudiant de Montpellier SupAgro s’est présenté spontanément à l’entreprise pour poser sa candidature comme apprenti. « J’ai trouvé cette nouvelle formule très intéressante », note Laetitia Carbonell. Les relations pratiques avec l’école d’ingénieurs ne sont pas encore tout à fait au point, mais cela ne saurait tarder. « Les contacts seront complètement dématérialisés grâce à un site Internet, remarque Laetitia Carbonell. Les documents à valider pour le suivi de l’apprentissage s’effectueront par l’intermédiaire de ce site. Il sera possible aussi de visualiser l’avancement de la formation et l’évaluation de l’étudiant. »

Article paru dans Viti Leaders de mars 2018

 

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