Les Caves de la Loire qui organisaient leur assemblée générale le 26 février, commentent le bilan de l’année 2017, caractérisé par une petite récolte. Dans le même temps, les vins AOC cabernet d’Anjou progressent et pourraient dépasser en volume ceux des AOC côtes-de-provence courant 2019.
D’après Les Caves de la Loire qui commercialisent plus de 30 % des AOC cabernet d’Anjou, les volumes vendus en grande distribution (GD) pourraient dépasser ceux de côte-de-provence rosé cet été. D’après les statistiques Iri, les parts de marché en GD entre les deux appellations se rapprochent depuis quelques années. En 2018, les volumes de cabernet d’Anjou représentaient 19 % du marché et ceux de côte-de-provence 22 % du marché.
« Nous estimons que les deux appellations devraient représenter 20 % du marché en 2019. Ces estimations seront confirmées ou non en octobre prochain par les statistiques », affirme Bruno Prévot, directeur commercial de Loire Propriétés, entité qui regroupe les vins des Caves de la Loire, les Caves de vins de Rabelais, la Confrérie des vins de Oisly et Thésée et les Vignerons du Pallet.
L’Anjou devrait grignoter ainsi des parts de marché, en raison notamment d’une très bonne récolte alors que celle de Provence est moyenne.
« Depuis quelques années, la Provence a aussi fait le choix d’investir à l’exportation », rappelle Bruno Prévot.
Ces évolutions s’inscrivent dans un marché favorable pour les rosés, contrairement aux autres vins. La part des rosés en GD est ainsi passée de 14,8 % à 33 % en dix ans.
Faible récolte en 2017
Avant leur assemblée générale qui a eu lieu le 26 février, Régis Alcocer, président des Caves de la Loire a présenté les chiffres 2017 à la presse locale.
« Souvenez-vous, assure-t-il, de la petite récolte de cette année-là. Les volumes en moyenne ont chuté de 14 %. »
Cette baisse a été compensée en partie par les hausses de surfaces (300 ha sur trois ans) puisque la récolte 2017 n’est au global inférieur à 2016 que de 3 % avec 11,6 millions de bouteilles vendues en 2017, contre 11,9 millions en 2016. Tous les circuits commerciaux sont en croissance (GD, export, haute couture et négoce), tous les segments de marché ont progressé sauf le vrac (bouteilles, bag-in-box, pouch up). À l’export, l’Allemagne devient le premier client des Caves de la Loire et devance ainsi la Belgique.
« Tous nos objectifs fixés il y a cinq ans ont été réalisés », se réjouit Régis Alcocer.
Deux investissements importants ont été effectués en 2018 : une nouvelle chaîne de conditionnement Bag-in-Box® sur Brissac-Quincé (49) devenue opérationnelle en octobre et la création d’une plateforme logistique de 6 500 m² avec deux transporteurs régionaux.
« Désormais le départ en GD et à l’export se font en un et même lieu », note Jérôme Lemasson, directeur du pôle vin de l’UAPL.
Nouvelle gamme en bio
Sur le plan marketing, les Caves de la Loire offrent une nouvelle gamme de cabernet d’Anjou adaptée aux repas de famille avec un taux de sucres moins important (12 g/l au lieu des 24-26 g/l pratiqués habituellement). Cette gamme est issue des meilleures parcelles des châteaux les plus prestigieux : Château de Brissac, Château de Mauny, Château de la Saulaie et Château de Brossay.
Par ailleurs, les Caves de la Loire développe les vins bio et ce qu’elles appellent la troisième voie. Le bio devrait représenter environ 10 % des volumes à l’avenir. Une nouvelle gamme d’AOC blancs, rosés et rouges appelée « Tête de Linotte », en clin d’œil à la linotte mélodieuse, véritable auxiliaire des vignobles est désormais au catalogue. Enfin, les Caves de la Loire s’investissent dans la démarche Haute Valeur environnementale, le vignoble LP étant certifié Agriconfiance et Vignerons développement durable. Trois exploitations sont déjà labellisées HVE.
« Nous restons attentifs aux réactions du distributeur et du consommateur face à cette nouvelle certification », signale Régis Alcocer.
Le chiffre d’affaires des Caves de la Loire s’élève en 2017 à 64,2 millions d’euros, soit une progression de 9 % sur 2016. Le résultat net consolidé est légèrement supérieur à 900 000 euros. L’année 2018 s’annonce comme une bonne année avec près de 16 millions de bouteilles récoltées.
« Les apports du millésime 2018 sont en croissance exceptionnelle de plus de 32 000 hl sur ceux du millésime 2017 et probablement de 10 000 à 15 000 hl sur ceux d’une récolte dite normale », précise Régis Alcocer.
