Un vignoble dédié aux vins de France : la condition du succès

Photo : Pincasso/Fotolia

Comme pour les IGP et les AOC de vins tranquilles, l’année 2015 aura été difficile pour les Vins de France. À l’export le segment enregistre des baisses en volume et en valeur.

Les représentants de l’Anivin, l’interprofession pour les VSIG de France, qui prennent acte de cette situation, ont présenté jeudi 18 février leur plan stratégique.

L’état des lieux dressé par Laurent Delaunay, président de la commission marketing et du négoce bourguignon Badet Clément & Co, n’apporte aucune idée révolutionnaire. Il permet néanmoins de bien comprendre le raisonnement de l’Anivin :

  • la France ne possède pas de marque forte à l’export. Dans le Top 10 des marques les plus puissantes, la première marque française est 11! ;
  • la France a perdu 5 % de parts de marché entre 2005 et 2014. Tous les pays progressent, au détriment de la France, notamment sur les vins d'entrée et de milieu de gamme ;
  • les consommateurs lambda cherchent des vins leur apportant du plaisir, sans se prendre la tête sur le détail très précis de l’origine, plus particulièrement dans les pays où la consommation est en croissance ;
  • le mot "France" est associé à une image très positive à l’étranger;
  • le segment vin de France est, à ce jour, une production, par défaut, approvisionnée par les excès d’AOC et d’IGP. Il n’y a aucune sécurité de sourcing. Les metteurs en marché ne peuvent pas créer de marques ni logiquement faire un travail de promotion autour d’elles.

L’Anivin considère néanmoins que les vins de France ont une carte à jouer sur l’échiquier international. Et la condition sine qua none du succès est dans l’approvisionnement.
L’un des objectifs affiché est bel et bien que la France se dote d’un vignoble dédié et adapté à la production de vins de France.

Vers une viticulture innovante

"Y’a qu’à, faut qu'on" d’un côté, "nous ne pourrons jamais faire comme les pays du Nouveau Monde" de l’autre.
Pour montrer qu’il est possible de mettre en place des vignes dédiées aux vins de France, des vignes rentables et éco-responsables, produisant des profils organoleptiques et des volumes réguliers, l’Anivin a fait le pari... d’éditer un livre et d’assurer à sa promotion auprès des conseillers et décideurs techniques.

 

Six grandes pistes sont développées dans le Guide pratique de la viticulture innovante écrit par Olivier Zébic, paru aux Editions Dunot  :

 
  • la mécanisation de la taille ;
  • la fertirrigation ;
  • le choix des cépages et l’encouragement à utiliser, à terme, à aller vers des cépages résistants au mildiou et à l’oïdium ;
  • l’enherbement des sols ;
  • l’installation d’un vignoble (densité, palissage...) adapté a un objectif de production en vin de France ;

Serge Tintané, président de l’Anivin et viticulteur, est le premier défenseur et modérateur de ces orientations techniques, résumées brièvement lors de la présentation officielle du livre :

 J’ai mis en place sur mon exploitation des vignes dédiées à une production de vin de France.Je conduis les vignes en haie, avec ou sans palissage, avec une taille et une vendange mécanisée. Plantées sur des sols riches, ces vignes ne sont pas fertirriguées, en revanche j’opte pour un enherbement des interrangs. Je teste l’enherbement spontané et temporaire. Je teste aussi le paillage du rang avec de la paille ou des copeaux.La viticulture innovante, ce n’est pas une recette universelle. Le livre, soutenu par l’Anivin, référence des techniques éprouvées sur le terrain. C’est une boîte à outils. À chacun de voir ce qui correspond à son environnement sans perdre de vue l’aspect financier.

 

En faisant sauter les verrous techniques, l’Anivin espère bien sûr que les volumes de VSIG augmenteront dans les années à venir.

Néanmoins, la technique n’est pas le seul frein évoqué par les viticulteurs pour ne pas planter des vignes dédiées à la production exclusive de vin de France. Qui pour acheter ? À quel prix ? Et pour combien d’années ?

Laurent Delaunay n’a pas manqué de répondre à ces questions :

La famille des metteurs en marché, à laquelle j’appartiens, recherche des volumes pour créer des marques fortes à l’export. Le rapprochement entre nous et les producteurs se fera naturellement avec des prix que l’on peut attendre entre 80 et 150 €/hl. 

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