Toujours moins d'exploitations et de jeunes vignerons

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Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a présenté en fin d’année les premiers résultats du recensement agricole 2020. Réalisée entre le 1er octobre 2020 et le 15 mai 2021, cette opération décennale permet de dresser le portrait de l’agriculture et notamment de la viticulture française.

Selon les résultats provisoires du recensement agricole, on compte 389 000 exploitations agricoles en France métropolitaine, soit environ 100 000 de moins qu’il y a 10 ans. Si la baisse est continue depuis les années 70, cette dynamique baissière est moins forte que lors de la précédente décennie.

La viticulture n’est pas épargnée par cette tendance. Le nombre d’exploitation viticole a reculé de 11 000 en 10 ans. Il en reste quelque 59 000 en 2020.

19 ha en moyenne pour les exploitations viticoles

La surface agricole utile française représente 26,7 millions d’hectares utilisés soit près de 50% du territoire métropolitain (55 millions d’hectares). Ce chiffre se stabilise puisqu’en 10 ans, il diminue seulement de 1 %.

Moins nombreuses mais évoluant sur une surface constante, les exploitations s’agrandissent donc. En 2020, elles font en moyenne 69 hectares, soit 14 ha de plus qu’en 2010 et 27 ha de plus qu’en 2000. Dans le cas particulier de la viticulture, la taille moyenne des exploitations est passée de 16 hectares en 2010 à 19 hectares en 2020.

Les agriculteurs sont également de plus en plus diplômés. Le niveau de diplôme des chefs d’exploitation et coexploitants a continué de s’accroître massivement entre 2010 et 2020. 55 % d’entre eux ont un diplôme au moins égal au baccalauréat, c’était 38 % en 2010. Le nombre de diplômés du supérieur a augmenté également : 27 % en 2020 après 17 % en 2010.

Le renouvellement n’est pas assuré

« Le défi démographique reste majeur », a rappelé à l’occasion de la publication des résultats du RGA 2020 le ministre de l’Agriculture. Si le nombre d’installations d’agriculteurs reste stable sur la période, il en manque encore 7000 par an pour compenser les départs à la retraite.

À ce jour, 58% des chefs d’exploitation ont plus de 50 ans. Et un exploitant agricole sur quatre a plus de 60 ans.

Heureusement dans cette situation démographie alarmante, la proportion de jeunes exploitants de moins de 40 ans reste stable (20 %) avec en 2020, 100 500 agriculteurs de moins de 40 ans.

Focus dans les régions viticoles

Les premiers résultats du RGA 2020 renseignent uniquement sur le nombre d’exploitations viticoles et l’évolution sur les dix dernières années.

Au niveau régional, il n’y a qu’en Corse que l’on observe une hausse du nombre de structures spécialisées en viticulture (+45 EA sur un total de 262). Partout ailleurs, c’est un recul qui est noté, plus au moins important selon les régions.

  • Dans la grande région Auvergne-Rhône Alpes, l’érosion modérée avec -13% d'exploitations viticoles en dix ans. Mais la situation département par département n’est pas homogène. Le Rhône a perdu 2000 ha de vigne et plus de 500 exploitations. Dans la Drôme, en revanche, des entreprises se sont créés et le vignoble s’est agrandit de 1000 ha.
  • En Provence-Alpes Côte d’Azur, dans un contexte de valorisation croissante des vins rosés, le nombre d’exploitations viticoles résiste mieux qu’à l’échelon de la France métropolitaine. Le recul est de -5 % contre -16% sur l’ensemble du territoire. Sur 10 ans, malgré cela la surface viticole de la région a augmenté de 2 000 ha.
  • En Nouvelle-Aquitaine, on apprend grâce au recensement 2020 que la viticulture est la filière agricole qui emploie le plus. La spécialisation viticulture représente 30% des équivalents temps plein agricoles de la région. Autre résultat régional notable : l’érosion importante du nombre de structures viticoles. Elle est de -23% depuis 2010.
  • Les résultats pour la région Occitanie sont du même ordre que ceux de la Nouvelle-Aquitaine. Avec un recul de -20%, il y a désormais 16 000 exploitations viticoles dans la région. Près de 1600 ont disparu. Par ailleurs, l’enquête du RGA révèle que près d'un tiers des viticulteurs ont plus de 60 ans.
  • Dans les Pays de la Loire, terre du muscadet et des vins de Saumur et d’Anjou, la baisse est importante. En dix ans, environ 500 exploitations viticoles ont disparu et il en reste désormais 1100.
  • La région Grand-Est qui accueille les vignobles majeurs de Champagne et d’Alsace compte 14400 exploitations viticoles (-1700 en dix ans). Derrière l’Occitanie, c’est la région où le nombre d’exploitations viticoles est le plus important. Occitanie, Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine forment le trio de tête.
    Toujours dans le Grand-Est c'est le département de la Marne qui concentre le loin le plus d'exploitations viticoles avec 9300 entités. 
  • Enfin, dans le Centre-Val de Loire beaucoup d'exploitations viticoles ont disparu: 510 en dix ans. Il en reste désormais un peu plus de 1200. La dynamique est cependant variable selon les départements. Dans le Cher, reputé pour les AOC Sancerre ou Menetou-Salon, la concentration a peu varié passant de 368 à 341 exploitations viticoles. A contrario dans l'Indre-et-Loire l'érosion est forte. Dans le vignoble de Touraine, on est passé de 925 à 581 exploitations. 

 

Article paru dans Viti Leaders de février 2022

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