L’Anses et Santé Public France ont présenté les contours de leur prochaine étude conjointe portant sur l’exposition des riverains aux produits phytosanitaires d'origine viticole. Son objectif principal? Savoir s’il existe une différence entre l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de vignes et de celles vivant loin de toute culture.
Pour mener à bien cette étude de biosurveillance, dénommée Pestiriv, deux populations types vont être suivies sur :
- Des sites viticoles. Les habitations sont situées entre 0 et 500 mètres d’une parcelle de vigne et à plus de 1000 mètres de toutes autres parcelles agricoles cultivées.
Sur 162 sites, 1500 adultes et 750 enfants feront partie de cette cohorte.
- Des sites non viticoles. Les habitations sont situées à plus de 1000 mètres de toutes parcelles agricoles cultivées.
Sur 101 sites, 750 adultes et 350 enfants feront partie de cette cohorte.
3500 personnes mobilisées en 2022 dans les communes de 6 régions viticoles
L’étude se déroulera sur un an, construite en deux temps :
- hors période de traitement, d’octobre 2021 à février 2022;
- pendant les périodes de traitement, de mars à août 2022 lorsque les traitements sont les plus fréquents.
Une cinquantaine de produits phytosanitaires utilisés en viticulture seront recherchés, parmi les plus vendus, persistants et préoccupants pour la santé humaine. On citera par exemple le folpel, le glyphosate, le boscalid…
Pour mesurer l’exposition des riverains à ces produits, diverses analyses vont être effectuées sur les poussières dans les habitations, l’air intérieur et extérieur, les aliments autoproduits dans les potagers des foyers. Des prélèvements d’urines et de cheveux seront aussi réalisés sur les 3500 participants à l’étude, tirés au sort.
En complément de ces mesures, les personnes répondront à des questionnaires permettant d’appréhender leurs habitudes de vie et leurs expositions professionnelles ou privées à des pesticides agricoles ou à usages domestiques.
Pour les représentants de l’Anses et Santé Public France :
Les mesures réalisées auprès de 3 350 personnes dans 6 régions françaises viticoles permettront d’identifier de manière objective les sources qui contribuent le plus à l’exposition aux pesticides et d’adapter les mesures de prévention.
Les résultats de l'étude Pestiriv sont attendus en 2024.
