Le plan de lutte se met en place

De gauche à droite : Christophe Riou, directeur adjoint de l’IFV, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer, et Jean-Marie Barillère, président du CNIV, lors du Salon de l’agriculture. Photo : O. Lévêque/Pixel Image

"Nous avons voulu une stratégie forte pour lutter contre les dépérissements du vignoble, une priorité nationale", a rappelé Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer, lors du Salon de l’agriculture. Depuis un an, la filière viticole s’est engagée dans un large plan de lutte contre les dépérissements de la vigne, impliquant l’ensemble des acteurs, y compris les pépiniéristes, s’est félicité Jérôme Despey:

Nous voulions une gouvernance collective, avec l’ensemble des parties prenantes de la filière viticole : profession, instances publiques et  entreprises privées. L’objectif de ce plan de lutte est bien de relancer la compétitivité de notre vignoble, à travers la préservation de son potentiel de production.

En effet, la situation est inquiétante. On estime à 4,6 hl/ha les pertes liées aux dépérissements du bois en 2014 ; un manque à gagner estimé entre 800 000 et 900 000 euros. En 2020, elles pourraient être de 9 hl/ha si rien n'est fait, détaille Christophe Riou, directeur adjoint de l’IFV et responsable du programme portant sur le sujet, mené à l’initiative du CNIV, avec le soutien de FranceAgriMer. Si certaines zones sont davantage touchées (Jura, Charentes, Bourgogne), ce sont bien tous les vignobles français qui sont concernés.

3 millions d’euros par an

Un dispositif d’accompagnement spécifique à bâtir, à parité profession/État (1,5 million d’euros mobilisés pour chaque partie et par an, lors des trois premières années), accompagnés de fonds européens dans un deuxième temps (2018-2020), doit permettre de répondre à ces enjeux. De leur côté, si les pépiniéristes ne participent pas financièrement en direct au plan, ils poursuivent leurs travaux de R&D sur le sujet en collaborant à la démarche selon les enjeux ciblés.

Jean-Marie Barillère, président du CNIV, précise :

Aucune nouvelle structure ne sera créée pour ce projet. L’objectif est de mobiliser des fonds sur ce sujet, en développant davantage la collaboration entre tous les acteurs.

Première étude remise le 7 avril

Une première étude confiée au cabinet BIPE suite à un appel à projet européen porte sur l’analyse du bilan des connaissances et préconise de nouvelles pistes et voies d’actions pour une gestion efficace des dépérissements de la vigne. Les résultats seront remis le 7 avril prochain, décrivant notamment le caractère multifactoriel des dépérissements, qui n’est pas uniquement lié aux maladies du bois (appauvrissement en matière organique, absence de repos des sols entre deux plantations, ou encore questions de circulation de sève).

Le plan de lutte, validé, repose sur trois piliers : la recherche, à travers un schéma d’orientation des priorités de recherches renouvelées ; le viticulteur, pour l’application et la diffusion des bonnes pratiques ; et l’approvisionnement en matériel végétal, pour engager un vaste plan de renouvellement du vignoble.

Travail de longue haleine

Pour Jean-Bernard de Larquier, président du BNIC et Joël Forgeau, président de Vin & Société, ce travail nécessaire se fera sur le long terme :

Il est peu problable que nous ayons des réponses rapidement. Il nous faudra poursuivre la collaboration avec l'ensemble des parties prenantes sur le long terme, et partager les résultats avec les producteurs en leur expliquant aussi qu'il est très difficile d'avancer rapidement sur ce sujet très complexe.

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