Le négoce dit non au "déclin de la filière vin"

Les négociants en vin sont inquiets et le font savoir. Avec la préparation du plan stratégique de la filière viticole 2025 devant être remis au ministère de l’Agriculture début juin, et dans le contexte de débat européen sur le nouveau régime de plantation, l’Umvin (Union des maisons et marques de vins) tient à alerter les pouvoirs publics du risque de déclin de la filière française vin. Pour Michel Chapoutier, président de l’Umvin depuis 2014, il est urgent de construire une stratégie "globale et ambitieuse" pour la filière, notamment sur l’export:

Ces douze dernières années, la France viticole a reculé de 14% en surface et 22% en volume. Pourtant, la filière vin représente 500 000 emplois directs sur le territoire et réalise 7,6 milliards d’euros à l’export. Mais nos parts de marché à l’export régressent face à nos concurrents comme l’Italie et l’Espagne. Il est donc primordial de reconquérir ce segment de marché, le seul en croissance.

Pour Michel Chapoutier, il faut sortir de l’approche malthusienne française, qui consiste à penser qu’en limitant l’offre, les prix montent et permettent de gagner plus.

Cette stratégie crée une bulle spéculative qui conduit systématiquement à une crise: avec la hausse des prix, la cible consommateur n’achète plus, ce qui entraîne un effondrement de marché. Nous disons qu’il faut partir de la demande pour proposer des offres qui répondent aux exigences de l’ensemble de la gamme, avec une segmentation par les prix, et ainsi, regagner des parts de marché.

 
Pour l’Umvin, il est urgent de suivre une stratégie de soutien au développement des ventes de vins et de structuration la filière dans le sens de la dynamique commerciale, et non dans "une gestion patrimoniale et démagogique comme cela est le cas", dénoncent les administrateurs d’Umvin Franck Crouzet et Jean-Marie Barillère, aux côtés de Michel Chapoutier.

Avoir une dynamique commerciale et non patrimoniale

Parmi les propositions fortes de l’Umvin pour éviter le déclin de la filière:

  • Réserver les aides à l’exportation aux entreprises déjà présentes à l’export et en phase de développement. Les aides aux primo-exportateurs sont inefficaces, avance Nicolas Ozanam, délégué général à la ‎Fédération des exportateurs de vins et spiritueux, "car  les ¾ de leur montant sont au final perdus".
  • Segmenter la production pour obtenir des volumes critiques de vins commercialisables sous une même marque, signature, appellation, et en se donnant les moyens de produire des vins sans IG, avec un cadre réglementaire permettant d’apporter une vraie rentabilité à ce segment (densité de plantation et rendement).
  • Mettre l’interprofession au cœur de la filière, car elle-seule peut assurer une parité de représentation entre la production et le négoce. Pour Michel Chapoutier, l’ensemble des décisions relative à la quantité, notamment les volumes (surfaces, rendements), doit revenir à l’interprofession.

Si un constat similaire a été fait par le négoce il y a une dizaine d’années, Jean-Marie Barillère, président du Comité européen des entreprises vins (CEEV), insiste sur l’évolution de marché, désormais au désavantage du marché français:

président du Comité européen des entreprises vins (CEEV)
Read more at http://www.lavigne-mag.fr/actualites-viticulture-vin/politique-viticole-le-negoce-veut-acceder-au-robinet-des-volumes-88064.html#cRVW4xF0xbKG14CW.99
président du Comité européen des entreprises vins (CEEV)
Read more at http://www.lavigne-mag.fr/actualites-viticulture-vin/politique-viticole-le-negoce-veut-acceder-au-robinet-des-volumes-88064.html#cRVW4xF0xbKG14CW.9 insiste sur l’évolution de marché, désormais au désavantage du marché français :

La position et l’image des vins français n’est plus aussi forte qu’il y a dix ans. Il est donc urgent que le gouvernement prenne en compte ce constat, et que l’on se batte pour défendre la place de la filière vin française et la renforcer!

 
Et vous, que pensez-vous de ces propositions faites par l'Umvin?

Pour rappel, le négoce vin français c’est :
-  2 entreprises sur 3 qui exportent;
- 16 milliards d’euros de CA, dont 38% à l’export;
- 75% des volumes de vin commercialisés;
- 37000 emplois directs;
- 98% de PME;
- 20,5% de valeur ajoutée.
 

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