Au Millésime Bio, le nombre de visiteurs augmente, mais la tradition reste la même: chaque exposant dispose exactement du même matériel pour présenter ses vins: une table, deux chaises, une nappe blanche, un crachoir, des verres de dégustation, de la glace et un présentoir. Spartiate, le décor... L'organisation rétorque:
Il s’agit de juger et de comparer les vins, et non pas toutes les techniques d’exposition des vins! Ici, tous les exposants sont sur un pied d’égalité pour présenter leurs produits.
Le Salon professionel est aussi l'occasion annuelle de faire un point sur la santé du vin bio. En chiffres dans le monde cela donne:
- 90% du vin bio est produit en Europe. Sur le podium on trouve en première position l'Espagne, suivie de près par la France puis par l'Italie
- 2% soit la proportion de vin bio sur l'ensemble de la production mondiale. En 2011, cela représentaient 6 millions d'hectolitres
- 4 millions d'hl de vin bio consommés dans le monde en 2011.
- 3,6% des surfaces de vigne de cuve sont en AB
À l'horizon 2015, l'Agence bio prédit une augmentation des surfaces de plus de 100 000 ha et une production amplifiée de 3,5 millions d'hectolitres.
Le potentiel marché de la Chine
Alors que pour la deuxième année consécutive, les organisateurs consacrent une conférence sur le potentiel marché de la Chine, force est de constater que cette destination n'est pas encore mature pour les vins bio. Seulement 2% des vins bio italiens partent vers l'Empire du milieu, 3% pour ceux de France et 1% pour ceux d'Espagne.
Faut-il abandonner pour autant la bataille?
UbiFrance conseille pour le moment aux vignerons d'insister plus sur l'origine France que sur le bio. D'autant que le cahier des charges européen AB n'est pas reconnu en Chine. Les logos sont interdits. Seule une certification nationale coûteuse et à refaire chaque année permet de présenter son vin comme bio.
L'Union Européenne reste le principal marché
Le marché interne et les pays de l'UE, Allemagne en tête, restent les principaux marchés.
L'export inquiète l'interprofession SudVinBio. La concurrence de l'Espagne et de l'Italie sur le marché allemand ne va pas en faiblissant. Peter Riegel, l'un des principaux importateurs de vins AB en Allemagne (12 millions de litres/an) explique:
Sur le vrac, qui représente la moitié de mon activité, le prix des IGP françaises est trop variable et trop élevé : entre 0,80 et 1,10 euros/l contre 0,35 et 0,60 euros/l en Espagne. En plus du prix, la disponibilité n'est plus là. Alors que mon activité augmente, la part de recette générée par les vins français stagne. Celles de l'Espagne et de l'Italie augmentent. Même si SudVinBio et ensuite la France arrivent à stabiliser les prix, la concurrence restera.
Stabiliser les prix
En effet, l'un des chantiers entamé par SudVinBio et son nouveau président Patrick Guiraud, est de réunir autour de la table producteurs et metteurs en marché pour stabiliser les prix, développer les volumes de vin et la création de marques avec les gros opérateurs.
Objectif annoncé: conquérir de nouvelles parts de marchés avec des prix rémunérateurs. Vaste programme!
La France, premier marché de consommation du vin bio
L'export ne doit pas faire oublier ce qui se passe devant sa porte. La France est à ce jour le premier marché de consommation de vin bio, à égalité avec l'Allemagne. Entre 2011 et 2012, la consommation de vin bio a augmenté de 57%. Les vins bio représentent 3% des achats de vin.
Nous ne voulons pas d'aides directes de l'État pour soutenir nos trésoreries. Cela perturbe le marché et entraîne des dérives. Aider une culture s'il n'y a pas de consommateurs derrière, ce n'est pas durable. Nous souhaitons donc plutôt que l'État participe activement à l'éducation des consommateurs à l'intérêt du bio.
Vignerons de retour de Millésime Bio, quel bilan faites-vous de cette édition?
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Pour aller plus loin:
► mon-viti.com : Les vins bio en quête de nouveaux marchés
► mon-viti;com : Le vin bio est sorti de sa niche
