Il n'y a pas de candidat pour représenter spécifiquement le monde rural

Pour le professeur Ali Aït Abdelmalek, sociologue spécialiste de la ruralité, la dimension « territoriale », pourtant centrale comme « forme de construction des identités individuelles et collectives », n'a qu'une importance de second ordre dans les programmes politiques des candidats à l’élection présidentielle. Et il n’y a pas de parti politique, et encore moins de candidat, pour défendre et représenter, spécifiquement, le « monde rural ».Les élections présidentielles approchent : quels sont les enjeux pour la France rurale ?Ali Aït Abdelmalek : Rappelons d’abord que plus de 60 % du territoire français est encore aujourd’hui composé d’espaces ruraux. L’enjeu des présidentielles est, selon moi, la mise en place d’une véritable politique d’aménagement du territoire et pas uniquement, comme cela semble être le cas aujourd’hui, une politique de modernisation de l’appareil productif. Les enjeux politiques présidentiels sont en effet traditionnellement concentrés sur le travail, la lutte contre le chômage, le social… beaucoup plus que sur les territoires, lieux de travail certes, mais aussi de vie sociale.Dans notre pays, la dimension territoriale…