En hausse grâce aux pluies !

En juillet, les prévisions officielles Agreste du ministère de l'Agriculture prévoyaient une augmentation de 10% de la production nationale de vin, malgré la grêle et les orages du début d’été. De même, les prévisions à la mi-août penchent toujours vers une augmentation générale, cette fois-ci de 11% par rapport aux récoltes de 2012 et 2013 et supérieur de 3% à la moyenne des cinq dernières années, atteignant les 47 millions d'hectolitres. Ces estimations sont établies sans connaissance des événements climatiques et des problèmes sanitaires qui pourraient survenir jusqu’aux vendanges. Elles sont susceptibles d’être révisées lors des prochains exercices.
À noter que le niveau historiquement faible des récoltes 2012 et 2013 avait été la conséquence de conditions climatiques défavorables, notamment au moment de la floraison. Le potentiel de production a été revu en hausse depuis la prévision de juillet, suite aux dernières précipitations estivales qui ont favorisé le grossissement des baies.
 

Une récolte plus fructueuse, mais disparate

Agreste précise que la situation s'avère cependant assez différente d'une région à l'autre.

En Champagne, l’état sanitaire du vignoble est relativement préservé à la mi-août. L’apparition de foyers de pourriture grise dépendra des conditions climatiques des semaines à venir. Le vignoble, au stade début véraison, conserve une semaine d’avance comparé à une année normale. La production attendue serait en augmentation de 13%, et de 21% par rapport à la moyenne quinquennale!
En Bourgogne et Beaujolais, la véraison se déroule bien et les vendanges devraient démarrer début septembre. Les précipitations estivales fréquentes favorisent un grossissement important des baies. Cependant, la grêle a frappé une partie du Beaujolais. L’état sanitaire est en général préservé, mais des foyers de botrytis sont présents dans les vignes. Malgré tout, les perspectives de rendements se maintiennent, avec des perspectives de 8% de plus qu'en 2013, mais -2% par rapport à la moyenne. Pour mémoire, la grêle avait causé en juin des dégâts étendus au vignoble en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire.
En Alsace, l’état sanitaire est satisfaisant, malgré les pluies importantes estivales. On s’attend à +18% de prévision de récolte! En Savoie, le risque de pourriture grise est élevé, suite aux pluies incessantes, mais il est prévu une augmentation de production de 15%. Dans le Jura, les maladies cryptogamiques sont pour l’heure maîtrisées. Le potentiel de production est prévu au-dessus de la moyenne à +10% (+60% par rapport à 2013!)

Dans le Val de Loire, les pluies généreuses de l’été favorisent les maladies mais contribuent à l’augmentation des rendements. La floraison avait été rapide et homogène, aidée par des conditions climatiques très favorables. Le potentiel de production s’annonce supérieur de 10% à celui de 2013.
Dans les Charentes, le climat estival assez frais réduit la précocité initiale du vignoble. L’ugni blanc a atteint le stade véraison. Les pluies importantes des dernières semaines ont favorisé le grossissement des baies. Mais le mildiou sur feuille se développe fréquemment et le botrytis, apparu de façon inhabituelle à cette époque, pourrait se propager. Le potentiel de production est estimé à +12%.

Dans le Bordelais, la véraison est lente et hétérogène. L’état sanitaire est maîtrisé, malgré des foyers d’oïdium, de mildiou et de botrytis. La floraison s’était bien déroulée, contrairement à 2013. Avec les dernières précipitations estivales, le potentiel de récolte est révisé en hausse depuis la dernière prévision à +8%. Dans le reste du Sud-Ouest, les maladies, en recrudescence, sont sous contrôle. Les dates de vendange dépendront de l’évolution du botrytis. Le potentiel de production devrait revenir à la moyenne, après une récolte 2013 très réduite.

Dans les autres vignobles du Sud-Est, les maladies cryptogamiques se développent suite aux pluies de l’été. La relative fraîcheur estivale ralentit la véraison. Malgré un impact localisé de la grêle dans la région,la production régionale dépasserait son niveau moyen de +6%. La floraison, déroulée dans des conditions favorables, s’était accompagnée d’une très faible coulure.
En Corse, la pression de l’oïdium est importante. La grêle a occasionné des dégâts en plaine orientale.
En Languedoc-Roussillon, les premières vendanges sont démarrées autour du 10 août par le muscat. Ce calendrier signe un retour à une certaine conformité, après la récolte très tardive de 2013. La véraison est hétérogène à cause du climat variable. L’état sanitaire est maîtrisé malgré la pression des maladies. La sécheresse printanière marquée, ainsi que des dégâts de grêle étendus, ont affecté les rendements de l’Aude et de l’Hérault. La grêle a aussi touché le Gard fin juillet. Cette région serait en retrait quant à son potentiel de production, -10% par rapport à 2013.

Achats de vendanges suite aux grêles

Mathieu Chatain, président des VIF du Gard analyse:

5 000 ha ont été impatactés par la grêle dans le Gard, dont 1 000 appartiennent à des vignerons indépendants. Cela a forcément un impact sur la récolte... J'ai le sentiment pourtant que la nature avait été plutôt généreuse. Il est difficile de dire au bout du compte quel sera la production cette année. Ce sera un millésime de vigneron, avec des choix cruciaux à faire, et notamment au niveau de la date de vendanges! Il faudra être astucieux.Nous sommes surtout en attente de décision politique et administrative quant à la possibilité d'achat de vendanges suite aux grêles.

 

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