Ce qu’il faut savoir avant de vendre sa propriété

Geoffroy Braichotte est spécialiste des transactions de vignobles dans le Bordelais chez Quatuor Vignobles.
Raphaëlle Poissonnet / mon-viti : Geoffroy Braichotte, vous êtes spécialiste des transactions de vignobles dans le Bordelais chez Quatuor Vignobles, pouvez-vous nous expliquer pourquoi certaines propriétés peinent à se vendre ?

Actuellement, l’offre est supérieure à la demande des acheteurs. Il est donc indispensable de disposer de biens vendables. Un prix trop élevé qui n’est pas cohérent avec le marché est bien sûr rédhibitoire. Par ailleurs, certaines appellations peinent à se faire connaître, il s’agit avant tout d’une question d’image et de débouchés commerciaux. La qualité hétérogène du terroir, des vignes en mauvais état ou à trop faible densité constituent aussi des freins pour la vente. Enfin, des propriétés en indivision sans entente familiale posent souvent des difficultés.

RP / mon-viti : Pourquoi est-il préférable de faire intervenir un professionnel ?

Du fait de la longueur et la complexité du processus de vente, engager des négociations en direct est très risqué. Pour arriver au bout d’une vente, il faut compter en moyenne un an depuis la première visite de l'acheteur final jusqu’à la signature de l’acte de vente.   La connaissance du marché et des acheteurs Un spécialiste des transactions viticoles connaît les prix du marché et les attentes des acheteurs. Il est toujours délicat de vouloir vendre en direct sa propriété : le vendeur risque de surévaluer le prix. Étant donné le choix dont les acheteurs disposent, ils écartent la propriété dès le départ. Les vrais acheteurs calculent, négocient et connaissent la réalité du marché.Les commissions d'agences varient en fonction du prix de vente. Chez Quatuor Transactions, elles varient entre 4 et 6,5% du prix de vente final. La qualification des acheteurs Les agences spécialisées ont accès directement à des acheteurs qui ont la capacité de financer leurs projets. Chez Quatuor Transactions, nous avons des correspondants locaux à l’étranger et notamment en Chine grâce au réseau Vinéa Transaction. De plus, nous avons deux personnes qui travaillent à plein temps sur le fichier client. Elles réalisent un travail de qualification des acquéreurs. Aujourd’hui, pour ce type de projet, il faut au moins 50 % d’autofinancement. Sécuriser et accompagner la vente Nous sommes présents pour sécuriser le processus de vente. Via notre service juridique, nous proposons la rédaction de certains actes et nous travaillons toujours avec les avocats, notaires et comptables. Notre rôle est également de trouver des solutions pour accélérer les processus de vente. Par exemple, nous cherchons à éviter les compromis de vente avec une condition de financement car elle peut bloquer la vente pendant un an pour finalement échouer. Nous réglons aussi toutes les démarches administratives et réglementaires. La confidentialité En s’engageant dans une vente en direct, le viticulteur s'expose à un défilé de "curieux" qui ne sont pas des acheteurs sérieux. Il prend le risque que tout le monde sache que sa propriété est en vente, en particulier les acheteurs de son vin. Nous pouvons garder la confidentialité du projet de vente. Cependant, lorsqu'on veut vendre, la confidentialité totale devient difficile. L’intérêt pour les acheteurs Globalement les acheteurs ne souhaitent pas négocier directement avec les vendeurs car ils veulent un avis neutre et éclairé du marché global avant de s'engager. Beaucoup ne sont pas du milieu, et nous devons avant tout les renseigner sur la réalité du métier de viticulteur.

RP / mon-viti : Faut-il privilégier un ou plusieurs intermédiaires ?

Il faut limiter le nombre d'agents spécialisés, car un acheteur qui recherche réellement une propriété regarde partout. S'il voit le domaine sur différents sites, il pensera que le vendeur est pressé et il cherchera à négocier encore davantage. De plus, il est plus facile de maîtriser la vente et la communication autour du bien par un nombre limité d'intervenants.

Pour aller plus loin:
► mon-viti: Vente de vignobles dans le Bordelais: vers un marché déséquilibré
 

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