Les fines bulles de Loire manquent-elles de sucre ?

Des bulles oui, mais avant tout du sucre et moins d’acidité. Voilà ce qu'attendent les consommateurs d'un vin mousseux, d’après une étude menée par Interloire, en partenariat avec l’ESA d’Angers sur l’analyse concurrentielle du marché des fines bulles de Loire, restituée vendredi 17 mai 2013 à Saumur. D’après les dégustations, les bulles ligériennes sont devancées par les clairettes-de-die méthode ancestrale, des cuves closes et même des proseccos italiens. Toutes fois, elles restent appréciées à 75% par les consommateurs ! Élodie Besseas, responsable de l’observatoire de la qualité à Interloire, revient sur la mise en place de cette étude :

Nous avons sélectionné 64 références de fines bulles de Loire avec leurs concurrents, situés dans le cœur de gamme en grande distribution : vouvray, saumur, montlouis, touraine, crémants d’Alsace, crémants de Bourgogne, champagne, clairette-de-die, cuves closes et vins étrangers, notamment des cavas espagnols et des proseccos italiens. Nous avons réalisé des analyses physico-chimiques, puis des tests sensoriels auprès d’une cinquantaine de consommateurs, puis d’opérateurs, afin de savoir quels vins étaient les plus appréciés et pourquoi.

D’après les analyses physico-chimiques, les clairettes-de-die en méthode ancestrale sortent particulièrement du lot, avec leur teneur élevée en sucre. Autre élément fort : aucun vin n’a clairement été rejeté suite aux dégustations. Le pourcentage « désagréable » maximal atteint pour un vin est de 37%. La gamme reste donc globalement resserrée, avec des nuances assez minimes. Les diverses appréciations ont permis de constituer trois groupes :

  • les moins appréciés (note de 4,88/9) ou peu appréciés (note de 5,08/9), faisant ressortir des caractères végétal, astringent, amer et acide. On retrouve 28% des fines bulles de Loire  (38% des vouvray, 75% des montlouis, 25% des crémants de Loire et 13% des saumur), et 42% de leur concurrents.
  • les plutôt appréciés acides (note de 5,32/9) et plutôt appréciés équilibrés et acidulés (note de 5,35/9). On retrouve 72% des fines bulles de Loire, et 41% de leurs concurrents.
  • les plus appréciés (note de 5,85/9) n’intègrent aucun vin de Loire, mais 17% de leurs concurrents. En tête, trois clairettes-de-die méthode ancestrale, suivies par un groupe de trois cuves closes et deux proseccos. Ces vins sont définis comme les plus sucrés, les moins colorés, les moins amers, les moins acides, les plus gras et ronds.

Les consommateurs apprécient avant tout les vins sucrés, gras-rond, non amer ou acides, ainsi que les vins acidulés et équilibrés, soit 72% des fines bulles de Loire. Ils rejettent les vins aux notes végétales, amers et astringents, correspondant quand même à 28 % de nos vins, ajoute Élodie Besseas.

Les résultats des dégustations par les professionnels diffèrent quelque peu de celles des consommateurs. Les vins de Loire semblent ici mieux notés que pour les consommateurs. En tête du classement opérateurs : une clairette-de-die, suivie de deux touraines, un saumur puis un prosecco et un champagne. Nicolas François, président de l'Union des maisons des fines bulles de Loire met en garde :

D'après les chiffres, 80% des vins les mieux notés par les professionnels ne se retrouvent qu'à 20% dans le top consommateurs. Il faut donc faire attention a rester en phase avec son marché, pour proposer un produit en adéquation avec les attentes des clients !

Pour vous, les attentes des consommateurs pour les fines bulles sont-elles en train d'évoluer ?

Pour aller plus loin :
Sous le soleil de Limoux.

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