Arnaud Morand est oenologue-conseil à l'ICV sur la zone Provence. La récolte des rosés est déjà bien avancée est permet de dresser un premier bilan.
Sur ce millésime précoce, l’hétérogénéité entre les parcelles complexifie l’organisation des chantiers de récolte. Il faut être pointue dans les sélections et sortir des habitudes.Au chai, pour les rosés, l’enjeu principal est de gérer le manque d’acidité totale et les pH élevés. Nous sommes à 0,15-0,2 points au-dessus des références quelques soient les secteurs. Avec des concentrations d’acide tartrique faibles et un niveau de potassium élevé, l’acidification des jus est conseillée, même dans les vignes des secteurs tardifs. C’est du jamais vu en Provence !Les corrections chimiques avec de l’acide tartrique sera la méthode la plus utilisée au vignoble. Pour un objectif de pH de 3,3, il faut agir au plus tôt sur les jus de presse avec une correction de 100-150 g/hl mais même aussi parfois sur les jus de goutte à des concentrations moindres.Dans ce contexte, je conseille aussi de diminuer la température de débourbage des mouts. Tout est bon à prendre pour diminuer la pression microbienne latente.Le manque d’eau tout au long du cycle végétatif de la vigne cette année en Provence entraine aussi des carences en azote dans les moûts. Des corrections s’avèrent utiles.C’est un millésime pointu, qui nécessite des corrections mais une fois réalisées le millésime est facile à gérer et très agréable. L’état sanitaire reste bon mais à surveiller si les pluies se répètent, les pluies orageuses ont regonflé les baies et les problèmes pour atteindre la maturité phénolique sont, pour les rosés, une chance ! Il y a peu de couleur, avec néanmoins une légère tendance jaune à surveiller.
