Chloramphénicol: faut-il se méfier des préparations enzymatiques?

Mi-septembre, la DGCCRF a lancé une alerte suite à la détection de chloramphénicol dans des enzymes destinées à l’alimentation animale et humaine, et à la vinification.

Le chloramphénicol est un antibiotique dont l'utilisation est interdite en Europe en alimentation animale et humaine.

Les investigations conduites ont permis de mettre en évidence l'origine de cette contamination: des lots d'enzymes provenant d'Inde et du Japon.

Pour les vins, l’alerte au chloramphénicol concerne seulement les vins enzymés.

Des mesures de gestion ont été annoncées par la DGCCRF et la DGAL:

  • Le retrait de la commercialisation de tous les lots de produits finis prêts à être consommés si les taux de chloramphénicol dans ces produits s'avèrent supérieurs à la limite de 0,3 µg/kg.
Les produits finis présentant des taux de chloramphénicol inférieurs au seuil de 0,3 µg/kg, ayant été fabriqués avec ces lots d'enzymes non conformes, ne seront pas retirés de la commercialisation.
  • La non-utilisation des lots encore détenus en stock d'enzymes ou de préparations enzymatiques contenant du chloramphénicol à des taux supérieurs à 0,3 µg/kg.
Cependant, cette mesure n'est pas applicable si les procédés physiques mis en œuvre lors de l’élaboration de la denrée alimentaire (produit fini) sont propres à éliminer la préparation enzymatique du produit fini.
  • Concernant l'usage technique des enzymes pour le nettoyage des filtres en vinification (utilisation comme détergent), aucune disposition réglementaire n’interdit l’utilisation de ces enzymes contaminées. Il convient néanmoins que l’entreprise vérifie sa procédure de lavage et l’absence de détergent dans la dernière eau de rinçage.

Faut-il se méfier des préparations enzymatiques utilisées pour la vinification?

D’après Pascal Chatonnet, co-fondateur du laboratoire Excell et consultant international en viticulture et œnologie:

Les vignerons français et étrangers doivent être vigilants quant à la qualité des intrants œnologiques qu’ils utilisent.Le risque est réel: la dose maximale de chloramphénicol détectée à ce jour dans les préparations enzymatiques est de 31400 µg/kg. Or, en vinification, la dose maximale d’utilisation est de 5 g/hl soit un potentiel contaminant de 1,57 µg/l, c’est-à-dire 5 fois la limite fixée qui est de 0,3 µg/l.

Quels sont les risques pour la vinification?

La présence de chloramphénicol peut entraîner une perturbation ou inhibition des développements bactériens comme la fermentation malolactique.

Que faire en cas de doute?

Pascal Chatonnet indique:

Les produits enzymatiques achetés avant l’alerte donnée en septembre 2013 doivent être vérifiés auprès des fournisseurs en produisant le numéro de lot, ou doivent être analysés. En cas de concentration supérieure ou égale à 0,3 μg/kg, le vin n’est plus marchand en l’état. Une possibilité est de le diluer par assemblage pour atteindre un dosage inférieur à la limite de détection. Sinon, il doit être purement et simplement détruit.

Le laboratoire Excell propose aux viticulteurs de rechercher et de doser cette molécule dans leurs vins finis ou dans leurs produits œnologiques (enzymes). Les résultats sont obtenus sous trois jours.

Et vous, quelles précautions prenez-vous pour vérifier la qualité de vos intrants oenologiques?
 

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