Un rolofaca à partir d’une bouteille de gaz

Photos : S. Favre/Pixel image

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Parce qu’ils souhaitaient supprimer le labour, Didier et Jean-Luc Barral ont décidé d’adopter le rolofaca depuis 2006. Un outil qu’ils ont construit eux-mêmes, faute d’en trouver un sur le marché à l’époque.

«L’idée de passer le rouleau pour entretenir les vignes est venue des plantations du Brésil, explique Didier Barral, vigneron bio à Cabrerolles (Hérault) avec son frère, Jean-Luc. Nous voulions supprimer le labour, pour éviter de bouleverser le sol et de tuer les vers de terre. À long terme, c’est l’idéal, mais les débuts ont été difficiles, car la vigne n’avait pas l’habitude de la concurrence de l’herbe. » Les vignerons ont notamment dû adapter les amendements.

Les lames sont achetées dans le commerce et soudées sur la bouteille.

« Depuis 5-6 ans, nous avons de superbes résultats sur les vins, qui gardent une belle acidité, avec des tanins plus soyeux. »
Les deux frères ont fabriqué plusieurs rouleaux, améliorant le prototype au fil du temps. Le rouleau en lui-même est constitué par une bouteille de gaz haute, à récupérer avant recyclage. Il est nécessaire de bien la remplir d’eau avant la découpe, afin de s’assurer qu’il ne reste plus de gaz. Une fois cette précaution prise, perforer en plein centre, glisser un tube creux à l’intérieur, traversé par un axe (3 cm de diamètre environ). « Il est possible d’ajouter un graisseur, voire des roulements, pour éviter de remettre de la graisse régulièrement », indique Didier Barral.

Des rouleaux utilisés par paire

« Il faut ajouter des lames au rouleau pour que les herbes ne se relèvent pas après le passage, mais elles ne doivent pas être trop coupantes pour ne pas couper les tiges. » Au domaine Barral, les lames en acier plat mesurent 8 mm d’épaisseur x 6 cm de haut, et sont achetées dans le commerce.

« On les aiguise un peu, puis elles sont soudées en diagonale. C’est ce qui nous paraît le plus adapté à nos sols de schistes caillouteux. » Cet assemblage est monté sur un châssis qui consiste en une barre acier pliée en U et soudée à l’axe.

Au total, l’outil pèse environ 200 kg. La bouteille n’est pas remplie, ni d’eau ni de béton, car le tracteur chenillard St-Chamond (1) possède un vérin double effet permettant d’appuyer sur le rouleau si la présence de végétation à grosses tiges le nécessite (fenouil, par exemple). « La construction d’un rolofaca maison peut prendre environ une semaine, ou au moins trois bonnes journées pour des personnes expérimentées », estime le vigneron. Quant au coût des fournitures, il n’a pas été chiffré.

L’attelage complet comporte deux rangées de rolofaca et une lame intercep. Sur le dessus, on voit le vérin qui permet d’exercer une pression sur le train d’outils.

Sur le domaine, les rolofaca sont utilisés par paire, l’un devant l’autre, pour que le travail soit fait même si un caillou soulève un rouleau. Avec cette technique, deux passages par an suffisent. Les frères Barral ont même mis au point un montage avec deux rouleaux plus petits, côte à côte, montés sur un cadre écartable par vérin, afin de disposer d’une largeur de travail variable adaptée en fonction de la largeur des rangs (entre 1,70 m et 2,50 m).

Toujours en recherche, ils travaillent maintenant à adapter le rolofaca à la traction animale.

(1) Passionné de mécanique, Jean-Luc Barral a racheté cette marque dont les tracteurs chenillards étaient fabriqués à Saint-Chamond dans la Loire.

Article paru dans Viti n°416 de mai/juin 2016

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