Quels sont les enjeux du transport du vin dans le monde ?

JF Hillebrand France utilise des conteneurs de 20 pieds (6 000-7 000 bouteilles de vin) et des conteneurs de 40 pieds (12 000-15 000 bouteilles de vin). Crédit photo :F Hillebrand France

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Temps de transport, qualité, prix, sécurité… les enjeux du transport du vin depuis les vignobles français vers des destinations lointaines sont multiples. Les experts de la société JF Hillebrand les détaillent.

Comment est transporté le vin dans le monde ? Quels sont les enjeux impliqués ? La branche française du groupe international JF Hillebrand, à travers sa position de leader sur ce secteur, nous apporte son expertise. « Nous sommes un commissionnaire en transport et en douanes. Nous avons un rôle de chef d’orchestre et nous organisons le transport de A à Z avec différentes prestations », présente Yvan Astier, directeur général (DG) de JF Hillebrand France. La société, qui s’est spécialisée dans l’exportation de vins, de spiritueux et de bières, travaille avec plusieurs partenaires qui possèdent leurs propres moyens de transport. « Notre objectif est de proposer à nos clients le temps de transport le plus court pour le meilleur rapport qualité/prix », résume ainsi Yvan Astier.
Cette notion de temps est primordiale pour l’entreprise. « Les importateurs veulent limiter leurs stocks », justifie Yvan Astier. L’expédition de bouteilles de vin vers le grand export est essentiellement effectuée par le transport maritime. « Du fait du poids, le transport aérien ne représente que 3 % de nos volumes », précise le DG. Vers l’Europe, ce sont les camions qui représentent le premier moyen de transport. Le rail est, de son côté, très peu utilisé. « En France, le transport d’approche sur les ports est à 90 % routier, 8 % par rail et 2 % par barges. Mais notre objectif est de doubler la part du transport par rail au niveau domestique », indique le DG.


Le rail en phase de test entre Europe et Chine


Le développement du rail est encore à l’étude pour acheminer du vin depuis l’Europe jusqu’en Chine. L’enjeu est bien celui d’un gain de temps puisque, par navire, le délai de transport entre la France et la Chine est compris entre 33 et 37 jours, tandis qu’en train, il passe à 20-24 jours. « La problématique, c’est qu’il y a des variations très fortes, avec des températures négatives et des températures positives élevées. Or, peu de trains ont des équipements avec température dirigée. Si les spiritueux peuvent supporter des écarts de température, pour le vin, le risque est existant. Il est préférable de choisir la période de l’année la plus appropriée, explique Yvan Astier. Jusqu’à présent, nous avons fait des tests avec différents capteurs : thermiques, humidité… Mais nous n’avons pas réalisé de mesures sur la qualité du vin. Avec les vibrations, on voit que si le packaging n’est pas adapté, il y a une rotation des bouteilles et une friction des étiquettes, notamment dans les caisses en bois. Nous travaillons donc sur ces différents points pour aider les exportateurs à améliorer leurs packagings et à appréhender ces problématiques. »
Si quelques jours peuvent être gagnés en changeant de moyen de transport, l’amélioration du transport intermodal, c’est-à-dire le passage par exemple du routier au rail ou du rail vers la voie maritime, est aussi important pour la société.
Comme il a été vu auparavant, un transport plus rapide, sans une bonne gestion de la température peut être problématique. L’enjeu de la qualité est donc essentiel. Chez JF Hillebrand, différentes prestations sont proposées : les bouteilles de vin peuvent être transportées dans des conteneurs dits « secs », où la température est ambiante ; des conteneurs où la température est dirigée – c’est-à-dire maintenue à 12 °C ; ou des conteneurs « secs » isolés par un film protecteur conçu par la société, le VinLiner.


Conteneurs à température ambiante ou dirigée


« À température ambiante, le produit subit des variations de températures qui peuvent être importantes. Le VinLiner absorbe les chocs thermiques. Certes, ce n’est pas comme la température dirigée, mais la variation de température comprise entre le chargement et l’arrivée reste acceptable », souligne Yvan Astier. Ce service a l’avantage d’être moins onéreux qu’un conteneur avec température dirigée. « Entre un conteneur à température ambiante et un conteneur à température dirigée, le rapport de prix est de 1 à 3. Entre un conteneur à température ambiante et un conteneur avec VinLiner, le rapport de prix passe de 1 à 1,5 », cite pour exemple le directeur général.
Parallèlement à ces questions de qualité, mais aussi de traçabilité ou encore de suivi des cargaisons, l’aspect sécuritaire est également à ne pas négliger, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’exporter des bouteilles de vin à haute valeur ajoutée. « Les risques ne sont pas tellement sur la mer, mais en amont et en aval. Nous sécurisons au maximum les cargaisons entre l’enlèvement et le chargement. En fonction de la valeur du conteneur, on va pouvoir mettre en place un transport avec double équipage. On étudie les routes, les temps de transport pour limiter les pauses des camions. Les semi-remorques passent sur des parcs sécurisés. Nos plateformes sont également sécurisées », détaille Yvan Astier.

Des tests sur le rail  sont menés entre  l’Europe et la Chine.

Limiter les impacts environnementaux


Concernant enfin les perspectives du développement du transport du vin à l’étranger, pour le DG de JF Hillebrand France, elles passent par la limitation des impacts environnementaux – la société travaille par exemple sur le type de camions utilisés – mais aussi par le développement de solutions adaptées pour mieux protéger les petits volumes, qui seront groupés à d’autres commandes dans un conteneur. « De plus en plus, les commandes sont morcelées. Les clients veulent expédier de plus petites quantités. Nous travaillons sur l’équivalent d’un VinLiner mais plus petit pour protéger une caisse », indique le DG.
Reste, selon Yvan Astier, que l’enjeu de demain est véritablement la digitalisation. S’il estime qu’ils continueront à gérer les transports complexes, comme le chargement de conteneurs avec différents exportateurs pour différents clients – aussi appelé groupage – ou bien la gestion d’une température dirigée tout au long du transport ; en revanche, pour les transports plus « simples », leur métier se verra impacté. Potentiellement, les commandes de conteneurs complets pourront être gérées via des applications.

 

Données clés sur JF Hillebrand France
2 millions de bouteilles expédiées par jour
• 140 millions d’euros de chiffre d’affaires.
• 380 salariés.
• Tous les jours, 2 millions de bouteilles de vin sont expédiées hors de France.
• 4 % du vin exporté sont vendus en vrac.
• 22 000 m² de surface d’entrepôts à température dirigée (15 °C +/- 2 °C) en France. Principaux entrepôts : Beaune (21), Bordeaux (33), Le Havre (76), Eyragues (13).
• Principales destinations vers l’Europe : Grande-Bretagne, Suède, Pays-Bas. Tous les ans,
16 000 camions partent vers l’Europe.
• Principales destinations vers le grand export : USA, Japon, Chine, Canada. Tous les ans,
50 000 conteneurs sont expédiés par transport maritime.
Source : JF Hillebrand France

Article paru dans Viti Leaders de mars 2018 

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