Tables et tablettes au château de La Dauphine

Le château de La Dauphine a été racheté par Jean-Claude Labrune, le fondateur de Cegedim en 2015. Dans cette propriété entourée de 53 ha de vignes surplombant les derniers méandres de la Dordogne avant l’océan, chaque caractéristique du domaine est mise en valeur comme un atout œnotouristique par l’équipe d’accueil lors des visites guidées. Photos : L.Theeten/Pixel Image

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Depuis cinq ans, le château de La Dauphine à Fronsac (33) propose un panel de visites œnotouristiques originales. En parallèle, une communication dynamique sur les réseaux sociaux est mise en place. Tout en développant une clientèle particulière, le château de la Dauphine augmente sa notoriété auprès des acheteurs professionnels.

Bordeaux ouvre, tardivement mais désormais en grande pompe, les portes de son vignoble aux touristes. 2017 devrait d’ailleurs être une année mémorable pour la région. Le plus influent des guides touristiques internationaux, le Lonely Planet, a décerné à Bordeaux le statut de ville la plus intéressante à visiter en 2017, devant le Cap en Afrique du Sud et Los Angeles.

« Les prix des visites ont été fixés en regard de ceux pratiqués par la concurrence et en cohérence avec la notoriété de l’appellation. »Stéphanie Barousse

La Cité du Vin, l’aménagement des berges de la Garonne et la LGV ont séduit les critiques qui rajoutent : « Sur la rive droite, longtemps laissée de côté, c’est le futur de Bordeaux qui s’écrit ». De ce côté de l’estuaire, une appellation se détache dans l’esprit des amateurs et néophytes du vin : saint-émilion. Pourtant à l’orée du village inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco et de ses grands crus, des châteaux ont la volonté de se faire connaître des touristes.

Le château de La Dauphine à Fronsac fait partie des précurseurs de l’œnotourisme dans la région. « En 2012, lorsque les propriétaires du château de La Dauphine ont donné le feu vert pour se lancer dans le tourisme, l’équipe qui poussait en ce sens a été ravie, explique Stéphanie Barousse, directrice générale déléguée du domaine.

Quatre visites thématiques ont été progressivement créées. Elles s’articulent toutes autour d’une visite du parc, des vignes et du chai, clôturée par une dégustation de deux vins du domaine.

Restait à transformer le potentiel de la propriété en offres commerciales attractives, cohérentes avec l’image du château. »  Pour mettre en œuvre ce projet, les propriétaires du château de La Dauphine ont recruté à plein-temps une personne formée au tourisme : Marion Merker, responsable œnotouristique depuis 2012. Quatre visites thématiques ont été progressivement créées. Elles s’articulent toutes autour d’une visite du parc, des vignes et du chai, clôturée par une dégustation de deux vins du domaine.

Une offre diversifiée proposée sur réservation

L’offre œnotouristique a ensuite été enrichie par quatre prestations organisées autour d’un déjeuner. « Le vin est associé à la gastronomie. Notre clientèle qui est à 70 % étrangère souhaite découvrir ces deux piliers de culture française, affirme Marion Merker. Nous pouvons donc leur conseiller de bonnes tables ou, depuis deux ans, leur proposer une restauration sur place. » Le Château de La Dauphine a choisi d’externaliser ce service en travaillant avec un traiteur qui livre, dresse et prépare le menu du pique-nique avec vue panoramique sur le domaine, les ardoises pour le déjeuner autour de la piscine et les déjeuners dressés dans le salon du château.

« Cette organisation est rendue possible car nous fonctionnons presque exclusivement par réservation. Nous travaillons beaucoup avec les agences réceptives. En saison, Bordovino dirige vers le château huit groupes de maximum huit personnes par semaine. Nous sommes aussi référencés dans la plateforme de réservation développée par l’office de tourisme de Bordeaux : Bordeaux Wine Trip. Les touristes peuvent réserver des visites en ligne ou au comptoir des offices de Bordeaux. Enfin, l’office de Fronsac et celui de Saint-Émilion nous envoient des clients. En 2016, nous avons accueilli, en tout et pour tout, près de 3 500 visiteurs. »

Un guide une tablette pour animer les visites

« Que ce soit pour la visite classique ou pour la formule visite suivi d’un repas raffiné à la française dans le château historique, le niveau d’attention que l’on accorde aux visiteurs est le même, détaille Marion Merker. Pour s’en assurer nous fonctionnons au maximum sur rendez-vous. En dehors des offres proposées par les agences, les visites sont toujours individualisées. Ensuite, chaque visite est guidée par moi ou, de mars à octobre, par l’une des deux guides qui m’accompagnent. Après trois années au sein du domaine, je peux répondre à beaucoup des questions des visiteurs sur la vigne et les vins. Pour qu’il en soit de même avec les guides, je leur dispense une formation durant deux mois pour assurer leur autonomie. Et surtout, nous sommes toutes équipées d’une tablette numérique. Cet outil permet de nous différencier mais aussi de faire vivre la vigne et le chai quelle que soit la période de l’année. Images et films à l’appui, nous proposons une immersion dans la vie du domaine. »

Toutes les offres sont payantes. La visite classique de 45 minutes coûte 5 euros par personne. La prestation déjeuner la plus haut de gamme est proposée à 82 euros par personne vin compris.

Accroître les ventes et la notoriété

« Les prix ont été fixés en regard des prix pratiqués par la concurrence et en cohérence avec la notoriété de l’appellation. Nous cherchons le compromis entre la qualité d’un accueil au château et la renommée de l’appellation fronsac, explique Stéphanie Barousse. Si le prix des visites est resté stable nous avons réévalué à la hausse ceux des déjeuners. Notre objectif, pour l’instant, n’est pas de gagner de l’argent avec l’œnotourisme mais ce n’est pas non plus d’en perdre ! La finalité est de proposer un accueil de qualité afin de gagner en notoriété. Nous vendons 70 % de nos vins en primeur sur la place de Bordeaux. De prime abord, on pourrait s’interroger sur l’intérêt de se lancer dans une activité B2C ? Mais en fait tout est lié. Les commentaires laissés par les visiteurs sur les réseaux sociaux, les récompenses obtenues pour nos initiatives œnotouristique ou les quelques expéditions que nous faisons pour les particuliers renforcent notre image auprès des acheteurs professionnels en France et à l’international. »

Concours
« Best of Wine Tourism nous aide à promouvoir nos offres »

L’une des prestations proposées au Château de La Dauphine consiste en une visite guidée complète du domaine suivi d’un pique-nique « panoramique » au cœur de vignes surplombant la Dordogne. Photo : Château de la Dauphine

Chaque année depuis 2013, le concours Best Of Wine Tourism récompense les propriétés et prestataires de services d’Aquitaine qui proposent une offre œnotouristique originale et de qualité. Les candidats peuvent se distinguer dans sept catégories différentes. En 2014, le château de La Dauphine a été récompensé Best of d’or pour la catégorie « architecture et paysages ». En 2016, c’est pour son service de restauration que le domaine a été distingué. « Ce concours, reconnu dans le Bordelais, fait connaître nos prestations aux agences et aux offices de tourisme, estime Marion Merker. Nous espérons pouvoir nous distinguer prochainement dans une troisième catégorie. Les projets ne manquent pas au château ! » 

Facebook
« Trouver une idée pour se différencier est de plus en plus compliqué ! »

Depuis 2013, le Château de La Dauphine possède une page sur Facebook. Ce compte est visible de tous : des particuliers comme des professionnels ayant « aimé » ou non la page. Une fois par semaine Marion Merker y publie une photo ou une vidéo en lien avec l’actualité du domaine. Récemment, on a pu y voir un post sur la présence du château au Salon Bordeaux Tasting, le lancement du premier rosé ou un Mannequin Challenge mettant en scène les salariés de l’entreprise déguisés en lutins Noël en train d’embouteiller et de préparer les coffrets cadeaux de magnum. « Le Mannequin Challenge est une des dernières tendances sur le Net. Il s’agit de filmer pendant une ou deux minutes un groupe de personnes figées si possible dans des positions originales, renseigne Marion Merker qui porte aussi la casquette de community manager du château. Les actualités ne manquent pas mais il faut les mettre en scène de façon originale pour se démarquer. Il y a de plus en plus de propriétés présentes sur les réseaux sociaux. C’est la guerre des idées ! »
Communication et réseau sociaux
« Nous encourageons les visiteurs à commenter leur expérience »

Au château de La Dauphine, l’accompagnement des visiteurs ne s’arrête pas une fois la dégustation terminée. Marion Merker, la responsable œnotouristique, comme les guides saisonniers, invitent les touristes à rester connectés au domaine. Les coordonnées des visiteurs sont systématiquement récupérées. Un mail de remerciement est envoyé à chaque visiteur dans les 24 heures suivant la visite. Pour ceux qui ont acheté du vin, une fiche de dégustation avec des idées d’accord mets-vin et les conseils de service est jointe. Ce mot cordial est à double usage : remercier mais aussi encourager les touristes à laisser un commentaire sur les pages Facebook ou TripAdvisor du domaine. Les liens vers les sites sont insérés dans le corps du mail. Actuellement, le château de La Dauphine comptabilise 26 commentaires sur TripAdvisor tous notés « Excellent » ou « Très bon ».
De fait, le domaine est classé n°1 « des choses à voir à Fronsac ». Une jolie galerie de photos prises par les visiteurs et l’établissement complètent le profil.

Article paru dans Viti Leaders n°422 de février 2017

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