Les premiers signes positifs se font sentir

En mai 2014, un euro valait environ 1,39 dollar. Neuf mois plus tard, après une chute progressive et continue, un euro vaut aux alentours de 1,17 dollar. Selon certains économistes, les entreprises exportatrices sont les "grandes gagnantes" de cette modification de la parité €/$ et de l'euro faible. Et pour le vin? Eh bien, il semble que la filière n’échappe pas à la tendance générale.

James de Roany le fondateur de Global Wine & Spirits nous donne sa position:

Les premiers mois, la baisse de l’euro par rapport au dollar n’a pas eu d’impact. Les contrats étaient passés. Les chiffres des exportations sur les neufs premiers mois de 2014 sont d’ailleurs à la baisse. Mais depuis la fin des vendanges et le début de la campagne 2015, les effets se font sentir, en particulier sur le marché US qui est à l’achat.

À Bordeaux Georges Haushalter, directeur général de la Compagnie médocaine des grands crus, est, lui, encore dans l’attente:

Il n’y a pas encore eu un effet important, mais si cette tendance se maintient, l’effet sera important sur les ventes 2015.Sans baisser les prix, les vins européens deviennent plus attractifs. Le prix en valeur absolue pour le consommateur final est plus intéressant. Cela devrait booster l’acte d’achat, surtout aux États-Unis où la croissance reprend. Après une année de faible disponbilité, cela va vous permetttre de reconquérir des parts de marché perdues.

En neuf mois, une bouteille dont le prix départ cave est à 5 euros est passée de 6,95 à 5,95 $. Un dollar de moins! Les importateurs n’y sont pas insensibles. Les plus "touchés" par cette bonne nouvelle sont, pour le moment, les États-Unis et le Royaume-Uni; deux pays qui segmentent leur demande par le prix et non par l’origine des vins selon Joelle Brouard, directeur du mastère spécialisé "commerce international des vins et spiritueux l'ESC Dijon.
 

Tous les opérateurs de l’Union européenne se réjouissent de manière plus ou moins intense
 

Les bouleversements dans la parité euro-dollar laissent des opérateurs indifférents. Dans cette catégorie on retrouve tous ceux qui commercent majoritairement avec les pays de la zone euro. Pour eux, dollar fort ou faible, la vie suit "globalement" son cours.
Sans rentrer dans une analyse économique pointue, le long fleuve tranquille pourrait être agité si la déflation de la zone euro perdure.
Dans la catégorie "indifférents", on retrouve aussi les opérateurs spécialisés dans le vin haut de gamme. La demande pour ce type de produit est peu élastique. Pourtant, l’euro faible pourrait les aider à reconquérir des parts de marché. La "flambée" des prix, un temps payante, ne l’est plus.

Dans le niveau médian de la joie, il y a les producteurs ayant un portefeuille client atomisé.

Et enfin, il y a les supers-contents ; ceux pour qui les pays sensibles à l’effet prix, qui travaillent en dollars, sont des clients majeurs. Parmi eux beaucoup de vignerons en châteauneuf-du-pape et de sancerre avec les USA, ou en chablis avec le Royaume-Uni.
 

Faut-il en profiter pour augmenter ses prix?
 

Pour Georges Haushalter, cette possible embellie du marché ne doit en revanche pas inciter les opérateurs à augmenter leur prix:

La demande n'est pas assez forte pour se le permettre. 

Joelle Brouard est plus partagée.

Si l'euro faible fait changer de catégorie prix vos vins à moins de 10 dollars, cela peut être à double tranchant. Vous allez changer d'univers concurrentiel. Cela peut être intéressant... ou pas. 

Bonne nouvelle: le potentiel réveil de la Chine se fera avec un euro faible

 

L’euro faible pourrait aussi avoir des répercussions sur les exportations en Chine selon James de Roany: 

"La Chine était un marché stagnant. Avec l’affaire des panneaux solaires et la politique anti-corruption, les importateurs ont fermé les vannes. Pour les grands crus mais aussi pour des vins à moins de 3 euros. Les entreprises chinoises ont des stocks. Et comme toute entreprises cela génère des problèmes de trésorerie. Ils attendent de se débarrasser de leurs vins pour faire du «cash» et refaire des achats de vins étrangers. L’approche du Nouvel An chinois devrait assainir la situation. Quitte à «brader» certains vins, les importateurs vont selon moi écouler une partie de leur vin."

La demande chinoise est toujours là. Pendant deux ans elle a vécu sur les stocks et les vins locaux.Fin février, je pense que les commandes vont reprendre. Cette reprise interviendra avec un taux de change favorable. C’est très bon. Les étoiles semblent toutes s’aligner pour relancer le grand export! L’euro faible, le marché demandeur, la bonne vendange 2014, et même le prix du pétrole.  Si les transporteurs et les fabricants de matières sèches et intrants sont honnêtes et si le cours du pétrole se maintient à ce niveau (ce qui est probable selon de nombreux analystes), il serait logique que les prix de leurs services et produits diminuent. 

Georges Haushalter est une fois de plus sur la retenue et l'ironie:

J’attends de voir les factures baisser

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