Le domaine Beaufumé, situé à Lignorelles dans le chablisien a changé de cap depuis deux ans. Après des dizaines d’années comme coopérateurs, Bernard et Valérie ont décidé de développer la bouteille. La réflexion a été menée en amont aussi bien sur les plans technique, économique que juridique.
"Nous souhaitions développer la bouteille et vinifier. Être davantage acteurs de nos décisions, maîtriser nos coûts. Réfléchir à ce que nous pourrions transmettre à nos filles et sous quelle forme. Mon mari voulait aussi savoir ce que révélaient ses parcelles. Et à 50 ans, nous avions besoin d’un nouveau challenge", sourit Valérie Beaufumé.
Sans compter qu’au fil des années, la surface du domaine familial s’est agrandie et compte aujourd’hui 18 ha.
Aménagement d’une cuverie
"En 2008, arrivés en fin de contrat avec la cave, nous étions déjà sur cet objectif de développer la bouteille. Mais il y avait beaucoup de choses à caler. Nous avons donc reconduit notre engagement pour 5 ans. Et commencé à mettre en place les éléments nécessaires à ce changement de cap. Comme la construction de la cuverie. Nous avons pu bénéficier des aides FranceAgriMer. Nous avons monté un dossier pour les cuves en 2013, puis un second pour la thermorégulation, opérationnelle pour la vendange 2014."
L’ancien bâtiment de stockage de matériel a été entièrement refait, en partie par Bernard lui même. Il abrite 22 cuves inox de différentes capacités (50 hl à 120 hl).
"Cela permet une certaine aisance de travail, mais aussi de ne pas être limité à l’avenir. Rien ne nous empêchera de prendre une carte de négoce plus tard par exemple, de faire visiter la cuverie si nous développons l’œnotourisme, de faire des vinifications parcellaires, etc. L’outil est prêt", indique-t-elle.
L’EARL est devenue une SCEV
Le statut juridique de la structure a été modifié en 2013:
"C’est sans doute le point qui a été le plus délicat et a demandé le plus de réflexion. L’EARL est devenue une SCEV, une société civile d'exploitation viticole, dont nous sommes tous deux cogérants", explique-t-elle.
Valérie avait auparavant le statut d’associée non exploitante.
Dans cette SCEV a été mise en place une SARL dédiée à la commercialisation.
La date de clôture de l’exercice a été modifiée lors du changement en SCEV:
"Nous avons fait un premier exercice plus court: du 1er septembre au 30 avril. Clôturer au 30 avril permet d’avoir une meilleure visibilité par rapport aux ventes vrac", estime-t-elle.
Pour la MSA, le domaine a opté pour l’option "N-1" afin que ses cotisations soient calculées sur une assiette constituée des seuls revenus de l’année antérieure. Cette option, adaptée dans ce cas précis, permet de soustraire à l’assiette sociale une part des revenus antérieurs et de limiter l’impact d’une année exceptionnelle.
Retrouvez la suite de cet article dans Viti hors-série les enjeux de décembre 2015 qui paraît le 27 novembre.
