Les producteurs de Touraine scrutent leurs vins

Si le pourcentage de vins à défaut reste très souvent minime et relativement acceptable, leur existence est réelle et doit nous amener à nous intéresser aux causes de problèmes rencontrés. Passé cette introduction, Élodie Besseas, responsable de l’Observatoire de la qualité à Interloire, a pu détailler une étude réalisée sur les origines suspectées des défauts pour les vins des appellations de Touraine, lors du 25e colloque viticole et œnologique régional organisé par la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, vendredi 6 septembre à Pouillé.

Les dégustations ont été faites sur des touraines rouges, blancs et rosés ainsi que sur des effervescents blancs et rosés, des touraine-azay-le-rideau, touraine-amboise et touraine-mesland. Dix à quinze références ont été dégustées par appellations, avec des millésimes allant de 2009 à 2012. Les notes sont attribuées selon l’appréciation du vin et l’identification de défauts éventuels.

Suite aux dégustations, quatre familles de défauts ressortent:

  • les problèmes liés aux obturateurs (12%: goût de bouchon ou de poussière);
  • les problèmes liés aux itinéraires techniques (12%: excès de SO2, goût pourri sec ou végétal, lié à une mauvaise qualité de la vendange) et à la réduction (13%);
  • les problèmes microbiologiques (8%: goûts moisis terreux et déviations microbiologiques);
  • les problèmes d’oxydation (50%).

Les problèmes oxydatifs représentent la moitié des défauts notés lors des dégustations des touraines. Les blancs et les rosés sont plus concernés par ce type de défaut.

Après analyse, ni la quantité de SO2 libre présente dans les vins ni le type d’obturateur ne semblent en cause; les doses de souffre libre étant très faibles (moy: 11 mg/l) et le type de bouchon n’étant pas significativement responsable.

Elodie Besseas

Le circuit de distribution a un lien avec le pourcentage d’oxydation, à cause d’une rotation en rayon insuffisante. L’ancienneté du millésime pour les blancs et les rosés influence également la présence de défaut multipliant leur présence par un facteur 2 à 3 entre des vins d’un an et des vins de trois à cinq ans.

Pour Élodie Besseas (photo ci-contre), il pourrait être opportun de travailler des thématiques permettant aux vins, notamment blancs et rosés, de mieux se conserver dans le temps. La mise en place d’une date limite d’utilisation (DLUO) pourrait également limiter le mauvais vieillissement de certains vins, plus particulièrement pour les BIB. Enfin, lors du conditionnement, l’optimisation du couple O2 dissous/SO2 libre est aussi à suivre de près; étape sur laquelle les viticulteurs peuvent agir eux même pour tenter de contenir au mieux les futurs défauts.

Et vous, avez-vous des problèmes d'oxydation sur vos vins? Comment limitez-vous ce défaut?

Pour aller plus loin:
Les fines bulles de Loire manquent-elles de sucre ? (article Mon-Viti)
► Blog SAQ : oxydation

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