La filière en danger à cause de la spéculation

Dans une lettre ouverte adressée à tous les acheteurs de vins bio professionnels et consommateurs, Patrick Boudon, président du syndicat des vignerons bio d’Aquitaine (SVBA) alerte les acheteurs sur la spéculation qui entourent les vins bio et notamment les prix de vente insuffisants face aux coûts de production. Il déclare notamment:

"Quand vous achetez un vin biologique, vous n’achetez pas que du vin. Acheter du vin biologique, c’est s’engager pour la protection de notre planète. Seule la production biologique garantit qu’aucun pesticide chimique de synthèse, aucun engrais chimique, aucun désherbant chimique n’a été utilisé pour produire ce qui sera ensuite consommé. Acheter du vin biologique, c’est donc aussi s’engager pour préserver la santé des viticulteurs et de leurs ouvriers. Nous, producteurs de vins biologiques, n'acceptons pas de mettre en danger notre santé, ni celle de notre entourage, en produisant du vin - produit de plaisir, de convivialité et emblème du patrimoine français ! Acheter du vin biologique, c’est s’engager pour soutenir l’emploi en France, sur nos territoires, sans risque de délocalisation. On ne le sait pas encore assez, mais une exploitation viticole Bio emploie deux fois plus de main-d’oeuvre que son homologue conventionnelle. Quand vous achetez du vin biologique, vous répondez à un marché qui se développe. Mais acheter du vin Bio, c’est aussi accepter que tous ces effets positifs sur notre environnement, notre santé, nos emplois aient un prix. Peu le savent, mais respecter la nature coûte cher : les traitements chimiques sont remplacés par de la main-d’oeuvre, et pour un résultat qui, parfois, n’est pas à la hauteur de notre implication. Dame Nature est souvent bien peu reconnaissante, comme nous l’ont rappelé les terribles conditions du millésime 2013. Cette année-là, malgré tous nos efforts, les rendements sont restés très faibles. Or, au moment même où vous lisez cette lettre, des transactions ont lieu sur des vins Bio à des prix bien inférieurs au coût de production. Ces coûts de production ont été clairement établis, par une étude de nos collègues de la chambre d’agriculture de la Gironde : sur une exploitation Bio de 15 hectares, avec un rendement de 48 hecto/ ha, le coût du vin en vrac est de 1 934 € le tonneau (900 litres, en appellation Bordeaux rouge). Aujourd’hui, des vignerons Bio sont acculés à vendre au deux tiers de ce prix, en ayant conscience qu’ils courent à leur perte. Une petite poignée d’acheteurs semblent donc avoir décidé que les vignerons Bio travailleront désormais pour rien."

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