Insecticides et typhlodromes, comment choisir ?

Quel insecticide privilégier pour limiter au maximum l’impact des traitements de lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée sur les typhlodromes ?

Cette question, beaucoup de viticulteurs concernés pour la première fois par la lutte obligatoire contre l’insecte vecteur de la flavescence dorée se la posent. Difficile en effet pour les domaines en lutte raisonnée ou en AB qui n'utilisent plus d'insecticides depuis des années, voire des dizaines d’années, de revenir à la lutte insecticide sans un pincement au cœur par rapport aux efforts réalisés pour obtenir des populations de typhlodromes de bon niveau.

Mais ce n’est pas la seule interrogation : les populations de typhlodromes se maintiennent elles malgré les traitements de lutte obligatoire ? Y a-t-il un risque de voir se redévelopper de l’acariose ?
Des questions légitimes quand on a pas traité insecticide depuis des années, posées à Gilles Sentenac de l'IFV, l'Institut français de la vigne et du vin de Beaune.
 

« Concernant l’impact des insecticides sur les typhlodromes, une méthode CEB  (commission des essais biologiques) permettant de tester les effets non intentionnels des produits sur Typhlodromus pyri (Tp) a été mise au point en 1993. Elle repose dans un premier temps sur un volet expérimental en laboratoire au cours duquel la mortalité et la fécondité des femelles ainsi que la viabilité de la descendance sont évaluées. Cette première étape conditionne le nombre d’essais à réaliser en plein champ. À l’issue de cette procédure séquentielle, les produits sont classés dans l’une des trois catégories suivantes : neutre à faiblement toxique (NFT), moyennement toxique (MT), et toxique (T). Parmi les insecticides homologués sur la cicadelle de la FD en date du 23 janvier 2013, aucun n’est neutre à faiblement toxique vis-à-vis des typhlodromes. Il existe néanmoins des populations tolérantes voire résistantes à certains organophosphorés ou pyréthrinoïdes », explique Gilles Sentenac.

Le classement typhlo des insecticides peut être demandé aux firmes concernées. Par exemple De Sangosse, interrogé sur la question a indiqué:
 

Pour l'Acrinathrine (Jokari) : le classement typhlo est "moyennement toxique" avec une recolonisation rapide (niveau de population initiale 10 jours après traitement), pour la gamma-cyhalothrine (Nexide) et la cyperméthrine (Cyperfor)  : très toxique sur typhlodromes, pas de références sur la vitesse de recolonisation.  

Gilles Sentenac de l’IFV de Beaune et Claude Magnien du Sral Bourgogne ont effectué des comptages de typhlodromes de 2007 à 2009 sur une trentaine de parcelles situées dans les périmètres de lutte obligatoire de Puligny-Montrachet et de Meloisey situés en Bourgogne. Toutes les parcelles retenues pour l’étude étaient correctement pourvues en acariens prédateurs, de 2 à 14 formes mobiles par feuille avant la mise en place de la lutte obligatoire.

Suite aux trois campagnes de traitements spécifiques, dans la majorité des cas, le nombre de typhlodromes par feuille était supérieur à un, niveau suffisant pour permettre la reconstitution de la population de typhlo, selon le spécialiste, qui conclut : « Tout dépend du niveau initial de population et de leur degré de sensibilité aux insecticides utilisés ».

Et vous, êtes-vous attentifs à l'effet des insecticides vis à vis des typhlodromes ?

Pour aller plus loin :

- Les typhlos aiment les cépages pileux

- La flavescence dorée en Bourgogne
 

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