Difficile d’estimer le nombre de producteurs et les volumes produits, pourtant impossible de passer à côté des "vins naturels", notamment la presse.
Le flou des chiffres se conjugue avec le flou de la définition. Actuellement les mentions "vin nature", "vin naturel" ou "vinification naturelle" n’ont pas de définition officielle donc pas de réglementation officielle. Le seul impératif pour un vigneron revendiquant ce type de vin est de ne pas en faire mention sur l’étiquette (la vraie) de ses bouteilles.
Par besoin de clarification, filière vin AB a demandé à l’INAO d’ouvrir des discussions autour du concept.
Eric Rosaz responsable du pôle vins à l'INAO entre dans le détail.
Pour le moment, il n’est pas question de légiférer mais plutôt de s’interroger. La première question, qui n’est est pas des moindres, est : Est-il nécessaire de réglementer ces notions ?Les représentants des producteurs de vin bio sont globalement pour, l’Association des vins naturels (AVN), le seul organisme structuré autour du concept, aussi.
Découle de ce consensus une série de questions : un vin nature est-il seulement un vin sans soufre ajouté ? Faut-il prendre en compte uniquement le mode de vinification et exclure le mode de production des raisins du cahier des charges ? Les consommateurs ont-ils la même idée du vin nature que les professionnels ? Ces vins ne vont-il pas à l’encontre du concept d'AOC. Le signe de qualité fait la part belle au savoir-faire humain quand certains producteurs de vins natures militent pour laisser faire la nature. Les vins natures seront-il obligatoirement des vins bio ? Forcément des AOC ou des IGP ?
Les discussions entre les différentes parties prenantes s’amorcent. Le temps est donc à la réflexion et il est certain que les notions de "nature" et "naturel" vont entraîner de nouvelles questions : certaines techniques et d’autres qui pourraient faire l'objet d'un sujet de Bac de philosophie.
